Trois équipes de l’UNIGE et des HUG lauréates du Prix Pfizer de la Recherche 2017
Le 26 janvier 2017, 25 jeunes chercheurs suisses ont été récompensés pour leurs travaux scientifiques remarquables, parmi lesquels trois équipes des HUG et de l’UNIGE. Il s’agit de deux équipes conjointes HUG – UNIGE en recherche clinique et d’une équipe de recherche fondamentale de l’UNIGE. Le Prix Pfizer de la recherche, l'un des prix de médecine les plus prestigieux en Suisse, est décerné chaque année depuis 1992 par la Fondation du Prix Pfizer de la Recherche, sur proposition de commissions scientifiques indépendantes.
Vaccination des femmes enceintes contre la coqueluche
Les pédiatres Christiane Eberhardt et Géraldine Blanchard-Rohner ont étudié comment optimiser la vaccination des femmes enceintes contre la coqueluche. Le transfert des anticorps maternel au foetus est en effet le seul moyen de protéger les nouveau-nés contre cette maladie, souvent très sévère à cet âge, et même fréquemment mortelle. Leurs travaux révèlent que la vaccination doit être effectuée plutôt au 2e qu’au 3e trimestre afin de maximiser le transfert des anticorps aux nouveau-nés et éviter des vaccinations trop tardives. Cette étude a eu un impact remarquable au niveau mondial puisqu’à partir de ces résultats les recommandations en vigueur sont en passe d’être modifiées dans de nombreux pays, comme par exemple en Grande-Bretagne.
Protéinurie et maladie cardiovasculaire
Dans le domaine de la néphrologie, la professeure Sophie De Seigneux , la Dre Marie Courbebaisse et la Dre Alexandra Wilhelm-Bals ont également été primées. Leurs travaux visaient à étudier si la protéinurie (les protéines dans les urines) modifiait l’excrétion rénale de phosphate, ce qui expliquerait le lien entre protéinurie et maladie cardiovasculaire, la présence d’une protéinurie constituant en effet un facteur de risque cardiovasculaire bien connu. Elles ont démontré que la protéinurie faisait baisser l’excrétion rénale du phosphate, et par conséquent permettait au phosphate de s’accumuler). Le phosphate étant toxique pour les vaisseaux, cet effet expliquerait pourquoi la présence d’une protéinurie est associée à un risque cardiovasculaire élevé. Ces résultats permettent aujourd’hui d’imaginer de nouvelles stratégies thérapeutiques.
Comment les réseaux neuronaux décryptent les stimuli sensoriels
En neurosciences fondamentales, le professeur Alan Carleton et les Drs Olivier Gschwend et Nixon Abraham de l’Université de Genève ont été primés pour leurs travaux expliquant comment les réseaux neuronaux modèlent et traduisent les informations en provenance des organes sensoriels. En effet, le cerveau humain a la capacité d'identifier des informations et stimuli très divers, à les classer par ordre d'importance et à les traiter. Le principe est le même pour les informations en provenance de nos organes sensoriels. Mais comment cela fonctionne-t-il ? A quel point le nez est-il capable de différencier les odeurs ? Les chercheurs ont étudié, chez la souris, comment l'organe olfactif traitait et différenciait les diverses informations olfactives, particulièrement lorsque les stimuli étaient semblables. Les neuroscientifiques genevois ont ainsi démontré que des réseaux neuronaux spécialisés sont capables d'évaluer et de traiter les informations brutes transmises par le nez afin de discriminer des stimuli, même lorsqu’ils sont très semblables.
Photo: © Fondation Pfizer
31 janv. 2017