La rentrée académique 2021 s’annonce peu habituelle. Après une très longue année placée sous le signe de l’urgence sanitaire, le retour en présentiel s’amorce enfin. Bien sûr, la crise n’est pas terminée et cette rentrée, entourée de grandes incertitudes, s’accompagne de mesures malheureusement encore restrictives. Néanmoins, je me réjouis de voir le plaisir que montrent les étudiantes et étudiants qui se pressent aujourd’hui dans les auditoires, de même que celui des médecins, chercheurs et chercheuses qui leur transmettent leur savoir, leur envie de soigner, et leur enthousiasme à décrypter les mécanismes du vivant.
Si les deux dernières années nous ont appris quelque chose, c’est que la médecine ne peut se reposer sur ses lauriers. L’acquisition de nouvelles connaissance doit en effet être au coeur de la mission d’une Faculté telle que la nôtre, et plus largement de la médecine académique. Et c’est en stimulant le plus tôt possible l’intérêt pour la recherche que nous construirons la médecine de demain. La création, dès 2020, d’une mention «recherche» s’inscrit dans cette démarche. Plus tôt les futur-es médecins savent ce qui les intéresse, meilleures sont leurs chances de succès dans une carrière en médecine académique, avant qu’elles et ils ne soient happés par l’exigence de la clinique.
Les sciences biomédicales de base sont au centre des premières années des études de médecine. Mais, avec le temps, les études s’orientent logiquement vers l’apprentissage des compétences cliniques essentielles à la pratique médicale. Néanmoins, il est bon, même alors, de rester curieux pour s’interroger sur les bases physiopathologiques des maladies et sur l’évolution des connaissances biomédicales.
La plupart du temps, les médecins mènent une carrière dédiée à la clinique. À l’autre bout du spectre, les chercheuses et chercheurs non médecins se concentrent sur leurs travaux fondamentaux. Or, à l’interface, des médecins doivent être capables d’allier à la fois clinique et recherche de haut niveau, sous la forme d’une carrière duale. Mais il faut pour cela une grande motivation, du dévouement, des connaissances et du temps. La Faculté de médecine, de même que les HUG, s’investit en tant qu’institution pour soutenir activement celles et ceux qui font ce choix difficile, en dégageant notamment du temps de recherche aux étapes-clés d’une vie professionnelle.
Nos choix stratégiques visent notamment à favoriser une relève en médecine académique locale de très haute qualité, un investissement majeur pour l’avenir. Il est aussi ici question de rayonnement national et international à une époque toujours plus mondialisée. Pour que cette relève se concrétise, il lui faut une culture institutionnelle forte. Nous y travaillons.
Professeur Cem Gabay
Doyen de la Faculté de médecine