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L’accès à l’insuline reste très inégalitaire

La revue The Lancet Diabetes & Endocrinology a lancé le 14 novembre dernier, à l’occasion de la Journée mondiale du diabète, une initiative visant à stimuler la recherche sur les inégalités d’accès au traitement pour les personnes souffrant de diabète de type 1. David Beran, professeur assistant au Département de santé et médecine communautaires et au Centre du diabète de la Faculté de médecine de l’UNIGE, sera à la manœuvre, avec, comme objectif final la définition d’un plan d’action mondial. A découvrir dans un éditorial du Lancet Diabetes & Endocrinology.

Numéro 46 - décembre 2023

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© David Beran, UNIGE. Centre de traitement du diabète, Tanzanie

Selon les chiffres de l’OMS, plus de 9 millions de personnes vivent avec un diabète de type 1, une maladie apparaissant en général dès l’enfance et aux causes encore mal connues. A l’heure actuelle, le seul traitement connu reste l’administration régulière d’insuline. Or, si cette maladie est très répandue, l’accès aux soins reste très inégalitaire. «La découverte de l’insuline, il y a 100 ans, a changé le cours du diabète de type 1 d’une maladie avec une forte mortalité à une maladie chronique», indique David Beran. «Or, force est de constater qu’aujourd’hui encore de nombreuses personnes n’ont pas accès à ce traitement pourtant indispensable à leur survie. En ce sens, le diabète de type 1 constitue un bon marqueur de l’efficacité – ou de l’inefficacité – des systèmes de santé.»

Définir un plan d’action mondial

Un plan mondial complet et centré sur la personne reste nécessaire pour répondre aux besoins de la société et des systèmes de santé pour remédier aux inégalités existantes et futures et pour garantir que l'innovation continue d'améliorer la vie des personnes atteintes de diabète de type 1 dans le monde entier. Cette approche doit fournir à la communauté mondiale de la santé, aux décideurs/euses politiques nationaux, aux leaders d'opinion, aux médecins, aux associations de patient-es, ainsi qu'aux bailleurs de fonds, une feuille de route claire.

La Commission créée par The Lancet Diabetes & Endocrinology vise ainsi à favoriser la recherche plurisectorielle tenant compte des parcours et les conditions de vie et des systèmes de santé. «Avec un large éventail d’expert-es, nous allons nous pencher sur la littérature existante, mais aussi sur des études de cas, et d’autres recherches afin d'identifier et de hiérarchiser les défis existants et de proposer des recommandations pragmatiques et efficaces, applicables par tous les pays, y compris à bas revenus où la charge des maladies chroniques et en constante augmentation», ajoute David Beran.

Genève au cœur de l’écosystème sanitaire mondial

Pour maximiser l'impact de cette Commission, des activités de diffusion seront communiquées, en s'appuyant sur la position unique de Genève en tant que «capitale mondiale de la santé». Cette Commission apporte une valeur ajoutée à un programme plus large de l’UNIGE soutenu par le gouvernement suisse, qui vise à développer une plateforme de connaissances pour soutenir la traduction de la science en politique.

David Beran MSc, PhD
Professeur assistant
Faculté de médecine UNIGE

Référence

David Beran, et al. The Lancet Diabetes & Endocrinology Commission on type 1 diabetes: looking back to move forward. Lancet Diabetes Endocrinol 2023

https://doi.org/10.1016/S2213-8587(23)00323-6 

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