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La Fondation privée des HUG fête 10 ans d’engagement pour la médecine universitaire

La Fondation privée des HUG soutient l’excellence médicale à la Faculté de médecine et aux HUG. Avec plus de 500 projets financés, elle fait le lien entre toutes les personnes voulant apporter leur soutien et celles et ceux qui font avancer la recherche, l’enseignement et la qualité des soins. Éclairage avec Stéphane Couty, sa Secrétaire générale.

Numéro 49 - juin 2024

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Dre Couty, vous dirigez la Fondation privée des HUG depuis déjà 10 ans. Quelle en est l’origine?

L’idée de créer une structure pour soutenir financièrement des projets à la Faculté de médecine et aux HUG remonte en fait à 2007, avec la création de la Fondation Artères. Cependant, tant son nom que ses activités manquaient d’ampleur. L’arrivée de Bertrand Levrat à la tête des HUG a donné une nouvelle impulsion à ce projet, qui est re-né sous un nouveau nom, une nouvelle ambition et une structure qui s’est rapidement professionnalisée. Nous avons choisi de nommer cette nouvelle entité «Fondation privée des HUG» afin d’être immédiatement identifiable. Les HUG et l’UNIGE en sont les signataires et les bénéficiaires, le U des HUG symbolisant le partenariat indispensable entre la Faculté de médecine et les HUG dans tous les aspects de formation et de recherche.

Nous avons jusqu’ici financé plus de 500 projets à hauteur de CHF 150 millions. Le nombre de secteurs que nous avons pu soutenir et nombre de patientes et patients qui ont pu en bénéficier donne vraiment un sens à notre action. Ce qui fait aussi l'excellence de la médecine, c’est la capacité à former, conseiller, assurer la relève et stimuler une recherche de haut niveau pour offrir à toute la population un accès à un hôpital public de référence.  Nous y contribuons, avec la confiance et la générosité des donatrices et donateurs.

Comment s’organise la gouvernance?

Notre Conseil de Fondation est constitué de membres de droit de l’UNIGE et HUG: le directeur général, le directeur médical, la directrice des soins, le doyen de la Faculté de médecine, la rectrice de l’UNIGE ou son représentant. Cinq personnes issues de la société civile et aux compétences diverses, notamment finance, droit, management ou sciences, assure la diversité nécessaire à notre action. Notre président, le professeur Jean-Dominique Vassalli, est ainsi ancien recteur de l’UNIGE et professeur honoraire de la Faculté de médecine. Nous avons ensuite une équipe qui assure le secrétariat général, soutenue par des comités consultatifs internes et externes, experts de chaque domaine médical, chargés d’évaluer les projets qui nous sont soumis.

Quels types de projets soutenez-vous?

Les projets que nous finançons s’inscrivent dans la qualité des soins, le bien-être des patientes et des patients, la formation et la recherche. Cela peut être très varié, mais cela vient toujours des personnes en prise direct avec la réalité du «terrain». Par exemple, dans le domaine de la qualité des soins, la Fondation privée des HUG peut apporter un supplément d’âme pour le bien-être des patients et patientes qui ne relève pas directement des soins cliniques. Nous avons financé l’installation d’un type de baignoire équipée d’une membrane souple qui permet aux personnes en soins palliatifs, dont la manipulation doit être réduite au minimum pour ne pas les faire souffrir, puissent bénéficier des effets relaxants d’un bain chaud.  Ou en chirurgie, nous avons contribué à la rénovation de l’accueil des patientes et patients arrivant debout pour une intervention chirurgicale, ce qui diminue le stress préopératoire. Dans tous les projets les patientes et patients sont également des partenaires indispensables pour faire entendre leur voix.

Vous financez aussi des projets de recherche biomédicale…

La recherche est essentielle pour faire avancer la connaissance en médecine. Nous soutenons en particulier des projets de recherche translationnelle, qui fait le lien entre le lit des malades et une problématique clinique et les laboratoires de biologie fondamentale. Nous ouvrons ainsi régulièrement des appels à projets auprès des chercheuses et chercheurs de nos institutions. Charge ensuite aux comités scientifiques d’évaluer leur qualité et leur pertinence. Il s’agit de processus compétitifs, tant en recherche translationnelle, fondamentale ou clinique car l’excellence des projets reste l’objectif principal.

Et d’où proviennent les dons?

Nous recevons beaucoup de dons de particuliers qui ne sont pas destinés à un projet précis. Le Conseil de Fondation les attribue ainsi à différents projets en toute transparence. Nous avons également la chance de pouvoir compter sur le soutien d’une fondation privée genevoise qui nous permet de faire des appels à projets auprès des collaborateurs et des collaboratrices des institutions hospitalo-universitaires genevoises qui débordent d’idées. En revanche, certains mécènes ou d’autres fondations veulent soutenir un domaine médical précis. Bien entendu, nous respectons leur volonté et faisons le lien avec les équipes de terrain. Mais nous ne faisons pas que le rôle de médiateurs. Nous nous assurons que l’ensemble du projet financé soit bien défini et qu’il puisse atteindre ses objectifs, que les délais soient tenus et que le reporting technique et financier soit complet et remis dans les temps. Notre valeur ajoutée est également là: nous nous chargeons de faire respecter la convention de soutien conclue avec les donateurs et apportons notre expertise de gestion et de financement, en toute transparence.  C’est ce qui constitue notre crédibilité, tant pour les donateurs et donatrices que pour les équipes qui reçoivent ces financements.

Depuis peu, vous apportez un soutien très important à la nouvelle mention en médecine de famille que lance la Faculté en septembre, qui vise à stimuler dès la 2e année Bachelor l’intérêt pour la médecine de premier recours/médecine de famille. Est-ce pour vous un défi d’un nouveau genre?

Si nous soutenions déjà la relève, au travers notamment du programme Booster pour les doctorantes et doctorants en sciences de la vie, soutenir un projet d’enseignement d’une telle ampleur, qui nécessite une refonte du curriculum des études pré-graduées de médecine, c’est en effet une première. Nous sommes très heureux de pouvoir contribuer à ce projet essentiel pour garantir la stabilité du système de santé dans les années à venir. Le doyen de la Faculté, le professeur Antoine Geissbuhler, a su nous convaincre de nous engager sur plusieurs années. Comment donner aux jeunes l’envie de devenir un médecin de famille, une spécialité plus contraignante et moins bien rémunérée que beaucoup d’autres? Peut-être en leur donnant cette vocation au travers de stages dans les cabinets médicaux des médecins généralistes.

Y a-t-il d’autres axes dans laquelle la Fondation aimerait s'engager?

Chaque année, une enveloppe est consacrée à un thème prioritaire. Cette année, il s’agit de l'intelligence artificielle au service de la médecine pour simplifier les processus administratifs nécessaires mais chronophages. Ceci dans le but de libérer plus de temps au personnel médical pour être auprès des patients et des patientes. Pour les années suivantes plusieurs thèmes sont en réflexion, comme l’inclusivité dans les soins, ou l’exclusion numérique.  Dans un domaine très différent, nous travaillons au financement d’un autre projet ambitieux de recherche en oncologie de précision.

Plus généralement, nos mécanismes de financements sont assez nombreux, des projets coûteux sur plusieurs années aux concepts plus petits mais innovants. Nous avons comme volonté d’écouter toute bonne idée provenant de l’UNIGE ou des HUG. Chacun/chacune aura l’occasion de défendre son projet.

© Fondation privée des HUG. Dre Stéphane Couty, Secrétaire générale

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