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Une pionnière des neurosciences honorée par l’Université de Genève

Silvia Arber, professeure au Biozentrum de l’Université de Bâle, est une neurobiologiste d’exception. Spécialiste du système nerveux central, elle a identifié les réseaux neuronaux responsables du mouvement. Elle recevra un Doctorat honoris causa de l’UNIGE le 11 octobre prochain.

Numéro 50 - octobre 2024

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© Matthew Lee

Spécialiste du cerveau, Silvia Arber débute son parcours scientifique à l’Université de Bâle, où elle étudie la biologie et obtient son doctorat à l’Institut Friedrich Miescher pour la recherche biomédicale. Après un séjour post-doctoral à l’Université Columbia de New York, elle revient à Bâle pour fonder son propre laboratoire de recherche. Aujourd’hui, elle fait partie du Biozentrum, un centre de recherche de pointe dédié à la compréhension des mécanismes moléculaires et cellulaires de la vie.

Comment le cerveau donne naissance au mouvement

Passionnée par le cerveau et le système nerveux central, Silvia Arber s’intéresse particulièrement aux circuits neuronaux qui orchestrent nos mouvements. Ses recherches ont ainsi permis d’identifier avec précision les circuits neuronaux responsables des différentes formes de mouvement. 
L’une de ses découvertes majeures concerne l’identification des circuits neuronaux spécifiques qui contrôlent les mouvements simples et complexes. En utilisant l’optogénétique, une technique qui permet de manipuler les neurones avec de la lumière, et l’électrophysiologie, qui mesure l’activité électrique des neurones, Silvia Arber a pu cartographier les groupes de neurones responsables de chaque type de mouvement. 

Ses travaux ont ainsi montré que les interneurones prémoteurs, un groupe spécifique de neurones dans la moelle épinière, jouent un rôle crucial dans la coordination des mouvements. Elle a découvert que ces interneurones diffèrent des autres groupes neuronaux par leurs fonctionnalités et leur distribution dans la moelle épinière, et que ces différences sont liées au calendrier de leur apparition durant le développement. 

Restaurer les fonctions perdues

En identifiant les circuits neuronaux spécifiques responsables des mouvements, ses recherches permettent de cibler précisément les neurones dysfonctionnels, et laissent envisager la possibilité de restaurer ou compenser les fonctions perdues, notamment dans la maladie de Parkinson. De plus, les découvertes sur les interneurones prémoteurs et leur rôle dans la coordination des mouvements ouvrent la voie à des interventions qui pourraient aider à rétablir les connexions neuronales endommagées par des lésions de la moelle épinière, améliorant ainsi la mobilité des patientes et patients.

Lauréate du prix Otto Naegeli en 2014, du prix Louis-Jeantet de médecine en 2017 et du Brain Prize en 2022, membre du Sénat de l’Académie suisse des sciences médicales, de l’Académie nationale des sciences des États-Unis, de l’Organisation européenne de biologie moléculaire et de l’Academia Europaea, Silvia Arber a inspiré la communauté des neurosciences en Suisse, en Europe et dans le monde entier. «Dès mes premières années de doctorat, la carrière de Silvia Arber m’a profondément impressionnée. J’ai toujours admiré sa détermination, sa précision scientifique et son rigoureux engagement envers la recherche. Ses contributions exemplaires ont non seulement enrichi les neurosciences, mais ont également inspiré de nombreux chercheurs et chercheuses à poursuivre l’excellence scientifique», indique Camilla Bellone, professeure au Département des neurosciences fondamentales, vice-doyenne de la Faculté de médecine et coordinatrice du Centre Synapsy de recherche en neurosciences pour la santé mentale.

Les avancées réalisées par Silvia Arber marqueront durablement l’histoire des neurosciences et constituent une base solide pour le développement de nouveaux traitements susceptibles de transformer la vie de millions de personnes à travers le monde.

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