Christiane Eberhardt

Immunologie adaptative - centre de vaccinologie

L'objectif de notre groupe est de mieux comprendre les réponses immunitaires adaptatives spécifiques après une vaccination ou une infection dans les populations vulnérables. Nous étudions principalement ces réponses chez les personnes immunosupprimées, ou aux âges extrêmes de la vie, particulièrement chez les nouveaux-nés. Notre objectif est d'utiliser ces connaissances pour améliorer la conception des vaccins et adapter au mieux les recommandations vaccinales, mais aussi pour développer des tests cellulaires diagnostiques à usage clinique. 

Actuellement, nos projets de recherche se concentrent sur deux principaux domaines:

1. Le premier axe de recherche consiste à évaluer l'impact de la première exposition antigénique (priming), par la vaccination, l'infection ou la néoplasie, sur les réponses des cellules T spécifiques. Nous avons été parmi les premiers groupes à démontrer des réponses robustes des cellules T spécifiques à la protéine spike après la vaccination COVID-19 chez des patients déplétés en cellules B (Madelon N CID 2022, Madelon N, Heikkilä N, JAMA Neuro 2022). Nous cherchons à mieux comprendre comment les doses de rappel influencent le répertoire des récepteurs des lymphocytes T et la fonctionnalité des lymphocytes T afin de mieux comprendre le rôle des cellules B présentatrices d'antigènes dans le priming des lymphocytes T et la génération de mémoire. Sur la base des travaux antérieurs (Eberhardt CS, Nature 2021), nous étudions l'impact de la durée et de la localisation anatomique de l'exposition à l'antigène sur les réponses des cellules T spécifiques en utilisant la vaccination HPV et les néoplasies liées à l’HPV comme modèle humain in vivo. En outre, nous nous concentrons sur le développement de tests cellulaires à usage clinique pour évaluer la durée des réponses vaccinales, en particulier dans les populations immunosupprimées, où les tests sérologiques traditionnels peuvent être inadéquats.

2. Notre deuxième axe de recherche consiste à étudier le rôle des anticorps maternels dans la protection des nouveau-nés. Nous avons démontré 1) que la protection néonatale contre la coqueluche, en termes d'anticorps maternels transférés, est optimale lorsque les mères sont immunisées au cours du deuxième trimestre par rapport au troisième trimestre (Eberhardt CS et al, CID 2016, CID 2017) et 2) que la vaccination pendant le deuxième trimestre n'a pas d'impact sur l'avidité des anticorps maternels (Sartoretti J, CID 2023). Nous étudions maintenant le rôle des anticorps maternels contre le virus respiratoire syncytial (VRS) dans la protection des nouveau-nés prématurés contre la bronchiolite et nous évaluons leurs réponses cellulaires à l'infection par le VRS. Notre objectif principal est d'élucider comment la vaccination maternelle contre le VRS et les anticorps monoclonaux anti-VRS modulent les réponses immunitaires adaptatives contre le VRS au début de la vie.