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Des organoïdes 3D pour comprendre la maladie du foie gras

Le nombre de personnes souffrant de la maladie du foie gras et de ses complications augmente dans le monde entier, en raison d'un mode de vie sédentaire et d'une alimentation hypercalorique. Le manque d'efficacité des traitements existants incite à rechercher de nouvelles options thérapeutiques, ce qui nécessite souvent l'utilisation de modèles de souris en raison de la complexité de la maladie.

 

La puissance des organoïdes…

Les scientifiques du laboratoire "Obésité, troubles métaboliques hépatiques et cancer" ont opté pour une approche différente et innovante pour étudier cette maladie complexe. À partir de cellules souches embryonnaires humaines, ils ont créé des organoïdes de foie en 3D qui reproduisent les interactions entre les différents types de cellules. Les organoïdes sont une représentation plus précise du foie que les cultures cellulaires traditionnelles en 2D. Ils peuvent être produits très rapidement par rapport aux modèles de souris et sont également très fiables. Dans l'ensemble, les organoïdes constituent un complément précieux à la boîte à outils pour l'identification de cibles thérapeutiques potentielles, qui peuvent contribuer à réduire le nombre d'animaux utilisés dans la recherche.

 

… pour découvrir de nouvelles cibles thérapeutiques pour la maladie du foie gras

En utilisant des organoïdes hépatiques qui reproduisent la maladie du foie gras, l'équipe de recherche a découvert qu'un petit acide nucléique non codant, le microARN 149-5p, joue un rôle essentiel dans le développement et la progression de la maladie.  Dans leur récente publication parue dans le Journal of Hepatology Reports, ils montrent qu'une surexpression du microARN 149-5p modifie le statut énergétique des cellules et favorise l'accumulation de graisse (comme le montre la figure ci-dessous) en modulant un vaste réseau de gènes. Trouver un moyen d'inhiber ce microARN, et par conséquent l'ensemble du réseau de gènes qu'il cible dans le foie des patients, devrait permettre de freiner la progression de la maladie. Ces résultats fournissent non seulement une nouvelle cible thérapeutique potentielle, mais démontrent également l'intérêt des organoïdes pour l'étude de la maladie du foie gras et de ses complications.

La surexpression du minuscule acide nucléique non-codant microRNA 149-5p favorise l'accumulation de graisse dans les organoïdes du foie (points verts, image de droite) en comparaison d'organoïdes sains (image de gauche). Adapté de la Figure 4 dans Correia de Sousa et al. 2024.

 

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11 juin 2024

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