Le cancer proviendrait d'une communication défectueuse entre les cellules
Le développement et la survie des êtres vivants sont liés à la capacité de leurs cellules à percevoir leur environnement et à y répondre par le biais de systèmes de signaux chimiques, appelés voies de signalisation. Un traitement défectueux de l'information empêche les cellules de percevoir correctement leur environnement et leur permet d'agir de manière incontrôlée, ce qui peut conduire au développement d'un cancer.
Une nouvelle approche mathématique permet une comparaison précise du contenu de l'information
Grâce à un modèle mathématique complexe qu'ils ont récemment développé et mis en oeuvre, les scientifiques du laboratoire du Prof. Vladimir Katanaev ont pu, pour la première fois, quantifier la transmission d'informations à l'échelle de cellules individuelles. Leur outil mathématique est capable d'intégrer la complexité de la réponse et d'en faire émerger un chiffre unique reflétant le contenu de l'information transmise par chaque cellule.
Une transmission d'information altérée à l'origine du cancer
Avec ce nouvel outil à leur disposition, ils ont étudié le contenu de l'information transmise par une voie de signalisation spécifique connue pour être impliquée dans le cancer, la voie de signalisation des RCPG. Leurs expériences sur différents lignées de cellules cancéreuses ont démontré qu'elles ne transmettent pas la même information que des cellules saines. Comme une personne ayant des difficultés avec une langue étrangère, les cellules cancéreuses transmettent moins d'informations. En ne comprenant plus les cellules saines environnantes, elles sont capables d'ignorer les stimuli qui tentent de les forcer à mourir et de réduire leur croissance. Cette altération du traitement de l'information pourrait expliquer comment les cellules cancéreuses survivent et prolifèrent au détriment de l'organisme tout entier.
L'altération du traitement de l'information par les cellules cancéreuses pourrait expliquer certaines caractéristiques clés du cancer, telles que la résistance à la mort cellulaire et la résistance aux suppresseurs de croissance.
Prochaines étapes
Ces résultats confirment expérimentalement que le cancer est une maladie de l'information et revêtent une grande importance pour la biologie fondamentale du cancer et la découverte de médicaments anticancéreux. Les chercheurs vont maintenant essayer de comprendre les mécanismes qui conduisent à une altération du traitement de l'information, dans le but de mettre au point de nouveaux moyens d'arrêter le développement du cancer.