Comment l'agent du COVID-19 altère les fonctions des cellules hôtes
Le coronavirus 2 responsable du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2), agent de la pandémie COVID-19, est le troisième coronavirus à provoquer une maladie respiratoire grave chez l'homme. Les stratégies thérapeutiques actuelles sont entravées par le manque d'informations sur les mécanismes moléculaires et cellulaires de l'infection par le SRAS-CoV-2.
Les scientifiques du laboratoire du Prof. Nicolas Demaurex ont ainsi décidé d'explorer le fonctionnement d'une protéine virale, la protéine E, qui, au lieu d'être utilisée pour former de nouveaux virus, modifie les fonctions des cellules hôtes pour favoriser l'infection. Mettant à profit leur expertise de longue date en biologie cellulaire et en immunologie, ils ont infecté des cellules respiratoires avec des virus vivants et ont mesuré les changements qui se produisaient dans les cellules.
Les scientifiques ont découvert que la protéine E modifie bien les fonctions de la cellule hôte. Elle modifie le pH du compartiment intracellulaire où se forment les virus afin de le rendre plus propice à la réplication virale (voir figure ci-dessous). Leurs expériences ont révélé que la protéine E agit comme un canal à protons dans la membrane du compartiment où réside le virus, dissipant ainsi le pH de cet organite.
La protéine E (points blancs dans l'image de gauche) est située dans le compartiment intracellulaire où les virus s'assemblent (points blancs dans l'image du milieu) et alcalinise ce compartiment, comme mesuré avec une sonde sensible au pH (points blancs dans l'image de droite). © adapté de la figure 4 de Wang et al. 2023
Bien que des études supplémentaires soient nécessaires, ces résultats in vitro confirment que le blocage de la protéine E est une stratégie intéressante qui pourrait potentiellement être utilisée pour réduire la pathogénicité du SRAS-2.
6 mars 2023