Des molécules pour stopper le cancer du sein
La voie de signalisation Wnt est une cascade de réactions chimiques souvent dérégulée dans le cancer. La découverte de nouveaux agents capables de l'inhiber pourrait fournir de nouvelles approches thérapeutiques pour traiter le cancer. De tels médicaments sont particulièrement nécessaires pour traiter le cancer du sein triple négatif, une maladie agressive qui représente un tiers des décès dus au cancer du sein.
De nouveaux inhibiteurs de la voie de signalisation Wnt
Des scientifiques du laboratoire du Prof. Vladimir Katanaev ont utilisé une approche interdisciplinaire combinant à la fois la chimie et la biologie pour trouver de nouvelles petites molécules inhibant la voie de signalisation Wnt. Ils ont passé au crible des milliers de composés et, après une validation et une caractérisation plus poussée, ont pu identifier une petite molécule intéressante capable de bloquer la voie Wnt dans une lignée cellulaire de cancer du sein triple négatif (composé 4a dans la figure ci-dessous).
À partir de cette première molécule, l'équipe interdisciplinaire a synthétisé des dizaines de variations (deux exemples de variations dans la figure ci-dessous) pour comprendre quelle partie du composé était responsable de l'inhibition et améliorer son effet. Ces variations ont permis une amélioration de l'activité d'inhibition allant jusqu'à 10 fois (voir la diminution des concentrations nécessaires pour obtenir une inhibition de 50 %, valeurs IC50, dans la figure ci-dessous).
Structure chimique du premier inhibiteur identifié (à gauche) et de deux autres inhibiteurs prometteurs synthétisés sur la base du premier. Les valeurs IC50 indiquent les concentrations nécessaires pour atteindre une inhibition de 50% du signal. UNIGE -Laboratoire du Prof. Vladimir Katanaev
Les composés fonctionnent-ils également sur d'autres lignées cellulaires ?
Les scientifiques ont ensuite vérifié si leurs composés pouvaient inhiber la voie de signalisation Wnt dans d'autres lignées cellulaires de cancer du sein triple négatif. Ils ont constaté qu'ils étaient capables d'inhiber à la fois la signalisation Wnt et la prolifération cellulaire dans une autre lignée cellulaire, sans pour autant affecter une lignée de cellules mammaires non cancéreuses. En outre, ils ont observé un effet synergique avec un traitement standard du cancer du sein, le docétaxel. Ces résultats prometteurs ouvrent de nouvelles voies pour élargir les options thérapeutiques contre le cancer du sein triple négatif.
5 déc. 2022