MEMBRES
Camille Piguet Nemitz
Après des études de médecine, Camille Piguet-Nemitz a effectué un doctorat en neurosciences sur les troubles de l’humeur. Elle dirige actuellement un laboratoire de recherche en tant que Privat-Docent au Département de psychiatrie de la Faculté de médecine de l’UNIGE, tout en conservant une activité clinique en psychiatrie pédiatrique aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).
Dans le cadre de ses recherches, Camille Piguet Nemitz s’intéresse particulièrement à l’utilisation des approches de neuroimagerie fonctionnelle et de neurosciences cognitives pour étudier les réseaux cérébraux de réponse au stress comme marqueur de vulnérabilité aux troubles de la régulation émotionnelle. Son but ultime est de développer des approches d’intervention précoces non pharmacologiques chez les jeunes afin de les aider à améliorer leur régulation émotionnelle et prévenir la cristallisation des difficultés de santé mentale.
La régulation émotionnelle chez les adolescent-es pour améliorer la prévention et la prise en charge
Améliorer la régulation émotionnelle chez les adolescent-es est crucial pour prévenir et traiter les troubles émotionnels et les comportements suicidaires. Le groupe de recherche de Camille Nemitz-Piguet a mis sur pied une intervention de 8 semaines pour des adolescent-es de 16 à 20 ans souffrant de dysrégulation émotionnelle, en collaboration avec Nader Perroud (HUG, UNIGE) et Anne Edan (HUG). L’intervention consiste en des sessions de groupe hebdomadaires où les participant-es apprennent à réguler leurs émotions grâce à des techniques de psychoéducation, de pleine conscience et de principes cognitivo-comportementaux basés sur la thérapie dialectique comportementale. Les effets de l’intervention sont mesurés à travers l’évaluation des niveaux de dysrégulation émotionnelle auto- et hétérorapportés, des pensées et comportements suicidaires et autodommageables, de l’utilisation spontanée de nouvelles stratégies de régulation des émotions. La réactivité au feed-back négatif des pairs et de l’utilisation d’un soutien social en réponse est aussi mesurée en réalité virtuelle. L’équipe collabore avec Virginie Sterpenich (UNIGE) pour développer une tâche de réactivité au stress en réalité virtuelle.
La pleine conscience pour réduire le stress et augmenter les compétences prosociales chez les étudiant-es.
L’équipe de Camille Piguet-Nemitz mène l’essai clinique e-SMILE pour évaluer l’efficacité de l’intervention MBCT-L (Thérapie cognitive basée sur la pleine conscience pour la vie)basée sur la pleine conscience chez les étudiant-es en soins de santé, une population exposée au stress donc vulnérable en termes de détresse psychologique. L’essai comprend trois axes pour évaluer les effets à court et moyen terme sur le stress et les compétences sociales, les circuits neuronaux sous-jacents et les modifications métaboliques induites, en collaboration avec Françoise Jermann (HUG) et Serge Rudaz (UNIGE).
Le premier axe de travail vise à évaluer l’effet du protocole MBCT-L sur le stress et les compétences prosociales. Le deuxième axe de travail a pour objectif de comprendre les effets de l’intervention sur les circuits neuronaux de réactivité et de récupération au stress psychosocial et au stress socioémotionnel en utilisant l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf). Enfin, le troisième axe de travail se concentre sur l’identification des modifications métaboliques avant et après l’intervention de pleine conscience grâce à des biomarqueurs du stress comme le cortisol, diverses molécules de la réponse immunitaire et inflammatoire.
La dysrégulation émotionnelle comme marqueur de vulnérabilité transdiagnostique
La dysrégulation émotionnelle (DE) est un symptôme courant dans plusieurs maladies psychiatriques, notamment les troubles bipolaires, le TDAH et le trouble de la personnalité borderline. Une approche transdiagnostique représente une perspective prometteuse pour identifier les marqueurs de vulnérabilité chez les sujets à risque. Le projet de Camille Piguet-Nemitz étudie les liens entre le stress, les marqueurs indirects de neurogenèse et d’inflammation, les symptômes de DE et les anomalies de connectivité hippocampique. En examinant ces variables chez les patient-es, les descendant-es à risque et les sujets sains, son groupe de recherche compte dévoiler les mécanismes communs et spécifiques de ces troubles, ainsi que leurs signatures multimodales et transdiagnostiques.
Mindfulteen : améliorer la santé mentale des adolescents par la pleine conscience
Le laboratoire de Camille Piguet-Nemitz cherche à aider les jeunes à mieux gérer leur stress, car il peut mener à l’apparition de troubles anxieux et de dépression. Les études suggèrent que la méditation en pleine conscience peut aider les adolescents à diminuer leur niveau de stress et d’anxiété, ainsi qu’à augmenter leur attention et diminuer leur réactivité émotionnelle, mais peu d’études existent. Camille Piguet-Nemitz et ses collaborateur-trices Arnaud Merglen (HUG) et Paul Klauser (Université de Lausanne) ont mis sur pied une étude soutenue par la Fondation Leenaards et Synapsy, qui vise à étudier les bénéfices potentiels d’une intervention basée sur la pleine conscience chez les jeunes de 13 à 15 ans. Les résultats sont comparés avant et après la pratique de la pleine conscience grâce à des évaluations cliniques, des marqueurs biologiques et d’imagerie cérébrale.
L'équipe de Camille Piguet Nemitz