Nathalie Ginovart est Professeure associée aux Départements de Psychiatrie et de Neurosciences Fondamentales de l’UNIGE. Forte d’une formation en neuroscience et en neuropharmacologie , elle focalise ses recherches sur l’étude des altérations cérébrales liées aux comportements impulsifs et à la consommation excessive de drogues.

Ce qui motive particulièrement Nathalie Ginovart à entreprendre des recherches dans le domaine de la santé mentale au sein du Centre Synapsy, c’est son envie de comprendre les mécanismes neurobiologiques qui lient l’impulsivité à une plus grande vulnérabilité à l'addiction. Comme l'impulsivité est un trait transdiagnostique important dans des troubles psychiatriques autres que l'addiction, tels que le trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH), le trouble bipolaire et le trouble de la personnalité borderline, cette recherche est également importante, à son avis, pour mieux comprendre un spectre plus large de troubles.

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Les bases neurobiologiques de l’impulsivité

Le laboratoire de Nathalie Ginovart étudie les bases neurobiologiques de l’impulsivité, et plus particulièrement le rôle joué par la neurotransmission dopaminergique dans le circuit de la récompense, lequel est directement impliqué dans l’addiction aux drogues. Par une approche combinant analyse comportementale et imagerie moléculaire in vivo chez le rongeur, son laboratoire a pu montrer que l’impulsivité et la recherche de sensations sont associées à des déficits de récepteurs à la dopamine et à une libération exagérée de ce neurotransmetteur dans le cerveau. Ces dérégulations fonctionnelles prédisent une vulnérabilité accrue à l’abus de drogue. Nathalie Ginovart et son laboratoire visent désormais à déterminer si ces défauts dopaminergiques sont associés à des anomalies du traitement de la récompense et des circuits neuronaux associés en utilisant des outils issus de la photométrie à fibre, de la chemogénétique et de l’électrophysiologie.

Les addictions comportementales

Avec ou sans substance, les addictions sont multiples chez l’homme : de l’alcool au tabac, en passant par le sexe, les jeux et les smartphones. Malgré leur impact grandissant dans nos sociétés, la recherche sur les mécanismes biologiques sous-jacents aux addictions comportementales en est encore à ses débuts. Le laboratoire de Nathalie Ginovart cherche à savoir, chez les personnes souffrant d’une addiction, si les addictions comportementales partagent les mêmes dérégulations dopaminergiques. Des études en neuroimagerie par tomographie à émission de positons visent ainsi à comparer l’addiction aux jeux vidéo en ligne à l’addiction au cannabis. Ces études ouvriront la voie à une meilleure compréhension des facteurs de risque individuels prédisposant à développer une addiction aux drogues et/ou une addiction comportementale.