La recherche en formation des adultes s’invite sur le terrain
La Faculté de psychologie et sciences de l’éducation (FPSE) de l’Université de Genève (UNIGE) a mis en place il y a plusieurs années un laboratoire en formation des adultes fondé sur la recherche, l’intervention, la formation et le travail (RIFT). Dorénavant, celui-ci propose aux organisations (entreprises, institutions, association, etc.) et aux personnes, un service en formation des adultes sous forme d’interventions sur le terrain. L’objectif : résoudre sur demande des problèmes spécifiques liés aux transformations du monde du travail et aux évolutions sociales et techniques, grâce aux recherches effectuées par le laboratoire RIFT. Ces interventions s’articulent autour d’un cycle de conférences publiques.
Le laboratoire RIFT réunit des équipes de recherche qui étudient, innovent et transmettent des savoirs autour de la formation des adultes, particulièrement utiles aux problèmes rencontrés dans le monde du travail et des organisations, depuis maintenant une douzaine d’années. RIFT souhaite à présent mettre à disposition son expertise : «Nous proposons un service d’intervention qui sert de soutien aux professionnels qui en feraient la demande. Après une phase pilote fructueuse d’une année, notre service est maintenant totalement opérationnel», explique Marc Durand, professeur à la FPSE.
Des méthodes au service de la Cité
Ainsi, lorsqu’une organisation ou une personne identifie un problème qui ne connaît pas encore de solution dans le cadre de la formation des adultes, elle peut contacter RIFT en soutien. Les chercheurs analysent la demande, identifient les problèmes puis, après une phase d’observation sur le terrain, cherchent en partenariat avec les mandants de nouvelles solutions à appliquer. Il s’agit ensuite de transmettre ces nouvelles compétences afin que les procédures puissent perdurer sans l’aide des experts du laboratoire. Ces interventions sont ainsi non seulement une mise en pratique des recherches effectuées par RIFT, mais aussi des sources d’innovations pour les chercheurs qui doivent résoudre de nouveaux problèmes de formation. «Nos interventions concernent plusieurs domaines : par exemple la résolution de problèmes au travail, la formation à un métier qui n’est pas encore formalisé, l’adaptation aux transformations technologiques et sociales ou encore le transfert du savoir des employés partant à la retraite», précise Edith Campos du laboratoire RIFT. En effet, les «papy-boomers» partent en masse à la retraite, emportant avec eux un savoir accumulé au fil des ans. Il s’agit alors d’identifier et de capitaliser ce savoir qui n’existe que dans leur tête et de le transmettre aux nouvelles générations.
Des conférences pour diffuser ces nouvelles méthodes
RIFT a mis en place un cycle de conférences qui a débuté en octobre et qui se terminera en décembre 2017, afin d’alimenter le débat et la compréhension autour de la formation des adultes. Gratuites, ouvertes au public et conçues autour du thème «Vulnérabilités et formation : des conceptions et des pratiques inventives», elles proposent d’articuler deux problématiques propres au laboratoire : celle de l’innovation en formation et celle de la formation de publics qui ont des demandes particulières. «Il s’agit de contribuer de manière inventive à la résolution de situations de vulnérabilité de plus en plus nombreuses, à l’image des maladies chroniques, du handicap, des discriminations envers les minorités, des migrations contraintes, des risques industriels, des risques écologiques, etc… par le biais de la formation des adultes», explique Annie Goudeaux, chercheuse à la FPSE.
La prochaine conférence, intitulée «La vulnérabilité de l’artisanat-industriel : les défis pour l’industrie de la chaussure de luxe entre construction de savoirs et construction identitaire», aura lieu le mercredi 16 novembre, de 17h30 à 18h30 à Uni Mail. Les difficultés des entreprises à demeurer compétitives, provoquant l’insécurité des emplois, seront abordées en prenant comme exemple l’industrie de la chaussure de luxe en Italie. Les conférencières exposeront la manière dont la formation peut contribuer à affronter cette nouvelle forme de vulnérabilité.
Contact: Edith Campos 022 379 98 45
14 nov. 2016