Le Dies academicus sous le signe de la diversité
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Cette année, le Dies academicus de l’Université de Genève (UNIGE) sera placé sous le signe de la diversité, en présence des autorités politiques et académiques. Pilier de l’avancée de la recherche, du dialogue et de la vie en société, la diversité ne doit pas être crainte mais encouragée. Que ce soit dans des entreprises privées, des équipes de recherche ou dans le secteur de la formation, les individus se montrent plus performants, créatifs et motivés lorsqu’ils côtoient des personnes d’un autre genre ou d’une autre origine culturelle. L’ancienne Maire de Lampedusa et de Linosa, Mme Giusi Nicolini, sera l’invitée d’honneur de la cérémonie. Maire de l’île italienne de Lampedusa de 2012 à 2017, elle a été en première ligne de la crise migratoire méditerranéenne. Elle a œuvré à rendre leur dignité à des milliers d’êtres humains, apportant un éclairage humaniste à une crise qui ne saurait être circonscrite à ses seuls éléments politiques.
Comment s’adapter à une planète de plus en plus chaude, à l’augmentation des flux migratoires, aux atteintes aux droits humains? «C’est en révisant nos certitudes, en les confrontant à des opinions et des témoignages différents, que des solutions innovantes aux grands défis qui s’annoncent seront trouvées et partagées. Les avancées humaines ne pourront s’inscrire qu’à l’aulne de cette différence, et ce n’est qu’ainsi que l’altérité deviendra un réel atout. C’est fort de cette diversité, thème choisi par l’UNIGE pour son Dies academicus 2019, qu’il faut envisager l’avenir», souligne Yves Flückiger, recteur de l’UNIGE.
La diversité passe aussi par l’accueil, le soutien et l’intégration. Adjointe au Maire de l’Ile de Lampedusa (Italie) dès l’âge de 23 ans, Giusi Nicolini consacre sa vie à sa ville natale, dont elle sera maire de 2012 à 2017. Écologiste convaincue, elle lutte pour la protection de l’environnement et contre la spéculation immobilière sur l’île. Mais elle est surtout un témoin de première ligne de la crise migratoire en Méditerranée: les naufrages se succèdent au large de Lampedusa, qui doit accueillir chaque année des milliers de migrants. Tout au long de son mandat, elle tente de mobiliser les autorités italiennes et européennes pour trouver de réelles solutions. Son engagement auprès des migrants lui vaut une reconnaissance internationale, récompensé par le Prix Simone de Beauvoir en 2016 et le Prix Houphouët-Boigny de l’UNESCO pour la recherche de la paix en 2017.
Doctorats honoris causa
Quatre autres personnalités se verront remettre un doctorat honoris causa.
Ewin van Dishoeck, professeure d’astrophysique moléculaire à l’Université de Leyde, aux Pays-Bas, combine de manière innovante dans ses recherches le monde de la chimie avec celui de la physique et de l’astronomie pour étudier la composition chimique moléculaire des nuages étoilés. Son travail a été récompensé par de nombreux prix, comme le Prix Spinoza en 2000, le Prix mondial de la science Albert Einstein en 2015 et le Prix Kavli d’astrophysique en 2018. Depuis 2018, elle préside l’Union Astronomique Internationale (UAI).
Florence Dupont, professeure émérite à Paris Diderot, s’intéresse aux tragédies de Sénèque, sujet délaissé par la recherche, qu’elle traduit, et à la pratique des ludi scaenici comme rituel et théâtre de jeu. Ses travaux ont suscité de nombreuses mises en scène, dont la dernière en date est Thyeste par Thomas Joly, qui a ouvert le festival d’Avignon en 2018. Cette même année, elle met sur pied un séminaire mensuel intitulé «Pour une Antiquité-monde», afin de décentrer les études anciennes et retrouver une antiquité multiple.
Patricia Schulz, ancienne directrice du Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes, représente la Suisse devant diverses instances de l’ONU et du Conseil de l’Europe entre 1994 et 2010. Elle est ensuite la première membre suisse du Comité de l’ONU pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (2011-2018). Aujourd’hui, elle occupe le poste de chercheuse senior associée à l’Institut de recherche des Nations Unies pour le développement social (UNRISD).
Henry Donnan Jacoby, professeur émérite de management à la M.I.T. Sloan School of Management et codirecteur fondateur du programme conjoint M.I.T. sur la science et la politique du changement planétaire, consacre ses recherches principalement à l’analyse des politiques dans les domaines de l’énergie et de l’environnement, notamment sur le changement climatique mondial. Il fait actuellement partie d’un comité de l’Académie nationale des Etats-Unis, chargé de conseiller le programme de recherche américain sur le changement planétaire.
Distinctions
L’UNIGE remettra également les distinctions suivantes lors de la cérémonie du Dies Academicus :
Médaille de l’Université : La Ligue des universités européennes de recherche (LERU), représentée par Jean Chambaz et Kurt Deketelaere.
Médaille de l’innovation: Le Centre interprofessionel de simulation (CiS), représenté par Elisabeth van Gessel et Patricia Picchiottino.
Prix mondial Nessim-Habif : Aloïs Fürstner, membre de l’Académie Nationale Allemande «Leopoldina».
Prix Latsis : Kristina Gulordava, docteure en linguistique de la Faculté des lettres de l’Université de Genève, représentée par Paola Merlo.
Le portrait des lauréats et lauréates et le programme détaillé du Dies academicus peuvent être consultés sur ici.