Une convention pour décarboner la Genève internationale
Un accord passé entre 2050Today, l’UNIGE, SIG et les autorités locales et fédérales doit permettre de réduire drastiquement les émissions de CO2 de la Genève internationale.
De gauche à droite, une partie des signataires de la convention: Tatiana Valovaya, Jürg Lauber, Yves Flückiger, Antonio Hodgers et Alfonso Gomez. © Fabien Scotti
Les Nations Unies ont pour objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Pour y parvenir, la Genève internationale se doit d’être exemplaire et cela sans attendre. C’est l’objectif poursuivi par l’initiative 2050Today ou 2050Aujourd’hui. Lancée en 2020 par la Mission permanente de la Suisse auprès de l’ONU à Genève, celle-ci a permis de créer un réseau regroupant déjà plus de soixante missions permanentes, organisations internationales (OI) et organisations non gouvernementales (ONG). Aujourd’hui, ce projet franchit une nouvelle étape avec la signature d’une convention entre l’Université de Genève (UNIGE), les Services Industriels de Genève (SIG), la Ville de Genève, la République et canton de Genève et le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Avec cette signature, 2050Today devient officiellement un Forum d’action climatique pour Genève et bénéficiera d’un soutien financier régulier sur trois ans.
Promouvoir des actions et des projets concrets pour réduire drastiquement l’empreinte carbone de la Genève internationale. C’est l’objectif de l’initiative 2050Today – ou 2050Aujourd’hui – qui réunit déjà 65 institutions, allant des missions permanentes aux organisations internationales en passant par diverses entités issues de la société civile.
Cette communauté, créée en partenariat avec les Nations Unies, a pour ambition d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Un objectif réaliste puisque la réorganisation intervenue en 2020 en raison de la pandémie avait engendré une réduction de 50% de la valeur moyenne des émissions par collaborateur/rice par rapport à 2019, sans pour autant menacer l’efficience du fonctionnement de ces institutions.
Nouvelle étape clé
Ce mercredi 8 juin 2022 marque une étape clé pour la reconnaissance et la poursuite de l’objectif zéro émission nette de gaz à effet de serre en 2050. En effet, le Département fédéral des affaires étrangères, la République et Canton de Genève, la Ville de Genève, l’Université de Genève (UNIGE) et les Services Industriels de Genève (SIG) ont signé ce jour une Convention de coopération établissant 2050Today comme Forum d’action climatique de Genève au bénéfice de la Genève internationale.
Cet accord sera d’une durée de trois ans renouvelables. La Confédération et l’UNIGE apporteront leur soutien par la mise à disposition de personnel. Le Canton soutiendra pour sa part à hauteur de 100 000 francs par an 2050Today et la Ville et les SIG à hauteur de 50 000 francs par an chacun.
Partage d’expériences et de compétences
«Ce nouveau cadre de coopération réunit les autorités fédérales et locales. Il vise à engager encore davantage la Genève internationale comme centre majeur du multilatéralisme dans sa contribution au défi du changement climatique, et à utiliser les synergies des plans climatiques respectifs tant des parties à la Convention que de chacune des institutions membres», indique Jean-Pierre Reymond, directeur exécutif de 2050Today. Le consortium sera désormais rattaché à l’UNIGE qui lui apportera l’expertise académique alors que SIG fournira son expertise et son expérience techniques.
«2050Today est l’occasion idéale de démontrer qu’une action résolue à l’échelon local peut avoir un impact important au niveau global. Ce projet est en parfaite cohérence avec les ambitions de l’Université de Genève, pour le rôle qu’elle joue au sein de l’écosystème de la Genève internationale, mais également pour son action résolue vers une transition écologique rapide et globale», déclare Yves Flückiger, recteur de l’UNIGE.
Des projets pour agir
Dans une optique d’action concrète et tangible, 2050Today a déjà commencé à développer avec ses membres des projets communs significatifs pour réduire les émissions de CO2 dans différents secteurs. Il s’agit notamment de transformer 100 bâtiments pour les rendre durables sans plus avoir recours aux énergies fossiles ou de mettre en place des nouveaux paradigmes de mobilité tant terrestre qu’aérienne, en modifiant les usages et en apportant des solutions innovantes.
L’impact de l’alimentation est aussi pris en compte au travers de nouvelles pratiques moins émettrices. Enfin, le numérique n’est pas laissé de côté puisque l’obtention d’un label du numérique responsable est proposée. Ces projets nécessiteront des soutiens financiers supplémentaires qui pourront provenir d’institutions donatrices.
Première rencontre d’importance
La signature de cet accord s’inscrit dans le cadre de la première réunion de haut-niveau de 2050Today qui s’est tenue ce jour. Les signataires étaient respectivement Jürg Lauber, Représentant permanent de la Suisse auprès de l’Office des Nations Unies et autres organisations internationales à Genève, Antonio Hodgers, Conseiller d’Etat chargé du Département du territoire, Alfonso Gomez, Conseiller administratif, en charge du Département des finances, de l’environnement et du logement, Yves Flückiger, Recteur de l’Université de Genève, et Vincent Collignon, Directeur Exécutif Clients à SIG.
Unis par cet objectif commun d’action climatique, les ambassadeurs-drices, directeurs-trices et secrétaires généraux-ales des institutions membres de 2050Today ont confirmé leur engagement afin de décarboner la Genève internationale. Tatiana Valovaya, Directrice générale de l’Office des Nations Unies à Genève (ONUG), Marie Chantal Rwakazina, Représentante permanente de la République du Rwanda et Ion Sauca, Secrétaire général par intérim du Conseil Œcuménique des Eglises ont signé la Convention en qualité de témoins de la Genève internationale.
Mme Valovaya a indiqué «être convaincue que l’on ne peut s’attaquer efficacement à la crise climatique qu’au moyen d’actions multilatérales et coordonnées. Par son action résolue et mesurable en coopération avec les autorités hôtes, 2050Today peut en devenir un exemple déterminant».