La recherche scientifique suisse
au plus haut niveau
Une fois n'est pas coutume, l'Université de Genève se fait l'écho de résultats scientifiques qui ne sont pas "les siens", mais dont la pertinence à l'échelle nationale et internationale justifie la diffusion. En effet, selon une étude parue en juillet dernier dans la prestigieuse revue Nature, la recherche scientifique en Suisse serait la plus performante au monde au regard de son PIB. Si elle peut sans doute être relativisée, cette conclusion enthousiasmante présente l'avantage de se baser sur des données empiriques et une méthodologie des plus sérieuses. Elle permet notamment de rompre franchement avec le discours pessimiste, voire parfois apocalyptique, des tenants d'une centralisation et d'une réforme en profondeur du système universitaire suisse dans l'optique de "sa survie". En panne de compétitivité,
le système universitaire suisse? Pas sûr
David A. King a comparé les performances des 31 pays qui sont à l'origine de 98% des publications scientifiques à l'échelle mondiale. Pour cela, il se base, d'une part, sur le produit national brut par habitant (PNB), l'indicateur économique généralement utilisé pour mesurer la richesse d'un pays, et, d'autre part, sur le nombre de citations engendrées par les publications. Une manière de mesurer la vitalité de la recherche à l'aune de la richesse économique. A ce jeu, les Etats-Unis, qui possèdent un PIB plus élevé que la Suisse, arrivent assez loin derrière celle-ci. L'utilisation du nombre de citations comme critère de qualité des recherches est certes sujette à caution. Comme le rappelle David A. King, il se peut qu'un article soit beaucoup cité parce qu'il a été discrédité. Selon lui, toutefois, le nombre important d'articles utilisés pour cette étude permet de relativiser ces distorsions. L'auteur a également eu recours à un coefficient de " longévité " des citations: plus celles-ci apparaissent longtemps après la publication de l'article, plus le coefficient est élevé. Par ailleurs, le fait que cette étude soit publiée dans Nature, l'une des revues scientifiques les plus réputées au monde, donne un crédit certain à la fiabilité de la méthode utilisée. Préjugés à revoir? Nous n'avons pas l'habitude, en Suisse, d'entonner le chant du coq, tempère Peter Suter. " Et c'est tant mieux, car le système universitaire mérite d'être sans cesse adapté; cette étude montre cependant que nous devons nous garder de tout changer de fond en comble. " D'autres études comparatives, notamment sur le nombre de doctorats délivrés en rapport avec la population, confirment la santé du système universitaire suisse. Après la Suisse, l'étude de David A. King place en tête de liste des pays comme la Suède, Israël, la Finlande ou le Danemark. " Un résultat particulièrement intéressant ", relève Peter Suter, " parce qu'il s'agit dans tous les cas de petits pays, où le système universitaire est décentralisé, et qui possèdent par tradition une culture d'ouverture et d'échanges transfrontaliers. " Des caractéristiques qui pourraient expliquer leurs bonnes performances en matière de recherche scientifique. A titre de comparaison, la France, un pays réputé pour son système éducatif centralisé, obtient un classement en milieu de peloton. Comment alors expliquer le décalage entre les performances des hautes écoles et la perception qu'en ont une partie des élites? Défaut de communication de la part des chercheurs? C'est possible. Pour Peter Suter, " il s'agit en tout cas de sortir des vues étriquées et des interprétations hâtives, en dégageant une vision plus panoramique pour l'avenir du système d'éducation supérieur. " N'hésitez pas à contacter le
recteur André Hurst au 022 379 75 13
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