Notre meilleure chance - Une équipe de l'UniGe découvre
le moyen d'inhiber le cancer de la prostate, du cerveau et de la peau
L'équipe du prof. Ariel Ruiz i Altaba, établie depuis peu à l'Université de Genève, vient de découvrir le moyen d'inhiber le développement du cancer de la prostate. Publiée dans la revue PNAS, cette découverte fondamentale pourrait constituer, dans les termes de ce chercheur de renommée internationale, " notre meilleure chance contre le cancer ! " Le cancer de la prostate est en effet la tumeur solide la plus commune parmi les hommes et elle partage, avec toutes les autres formes de cancer, la caractéristique d'une forte prolifération de cellules malades. Pour contrer la progression de la maladie, les scientifiques ont montré d'une part que les gènes SONIC HEDGEHOG (SHH) et GLI étaient impliqués dans la prolifération de cellules tumorales et, d'autre part, qu'il est possible de bloquer cette prolifération en injectant de la cyclopamine, une molécule qui inhibe la fonction de la voie de signalisation SHH-GLI. Plus encourageant encore, les travaux de cette équipe ne sont pas circonscrits au seul cancer de la prostate, mais touchent à un très grand nombre de cancers comme celui de la peau ou les tumeurs du cerveau. La découverte de l'équipe du prof. Ruiz i Altaba sur les relations entre ces cancers et la fonction de SHH-GLI, ainsi que les travaux d'autres équipes internationales de recherches menées sur différents types de cancer, pourraient représenter une victoire historique dans une guerre qui, jusqu'ici, comptait surtout des défaites. "Le combat contre le cancer n'a pas significativement avancé à ce jour, parce que nous n'avons toujours pas trouvé de traitement spécifique à ce type de maladie. " C'est en ces termes pour le moins pessimistes que le prof. Ariel Ruiz i Altaba, qui vient avec son équipe d'élire domicile scientifique à l'Université de Genève, qualifie la majeure partie des résultats obtenus dans le cadre de la guerre menée contre le cancer depuis plus de trente ans. " Bien entendu, les travaux qui ont été entrepris lors des dernières décennies ont permis une meilleure prévention, ainsi qu'une amélioration de la qualité de vie et même, dans certains cas, sa prolongation. Mais ils sont encore très loin de nous apporter une solution ciblée et efficace contre cette maladie. " Il est vrai que pour soigner un cancer de la prostate aujourd'hui, on procède le plus souvent à un traitement hormonal, à une radiothérapie ou en retirant la prostate, mais aucune solution curative définitive n'existe pour les métastases. En d'autres termes, le prof. Ruiz i Altaba reproche aux approches thérapeutiques actuelles d'avoir à brûler la maison afin de se débarrasser des rats. Pour leur part, ce scientifique et son équipe ont décidé de s'intéresser aux apports de la biologie de l'embryon à la question du cancer. A ce titre, ils ont formulé l'hypothèse suivante : la plupart des cancers dépendent, à tous les stades de leur développement, d'un mécanisme fondamental, un peu comme une voiture qui ne peut se passer d'essence. En l'occurrence, chez les vertébrés, le " carburant " et le " démarrage " de la maladie pourraient notamment être la dérégulation de la cascade de réaction SHH-GLI. La famille des gènes HEDGEHOG a été découverte en 1980 chez la mouche et, en 1993, chez les vertébrés. Ces gènes sont nécessaires au développement de nombreux tissus et organes de notre corps, parmi lesquels la symétrie du visage et du cerveau (ceux qui en manquent sont des cyclopes) ou encore l'évolution polarisée du bras. Stopper le cancer de la prostate D'un cancer aux autres Pour de plus amples informations, n'hésitez
pas à contacter
Détenteur d'un doctorat de l'Université d'Harvard, le prof.
Ariel Ruiz i Altaba est une sommité internationale dans le domaine
de la biologie du développement. Né au Mexique en 1962,
il fait l'essentiel de ses études à l'Université
de Barcelone avant de continuer dans des institutions aussi prestigieuses
que l'Université de New York (NYU), Columbia et Harvard. Il poursuit
ensuite ses travaux à NYU School of Medicine. Depuis janvier
2004, le prof. Ruiz i Altaba a établi ses quartiers à l'Université
de Genève où il entend poursuivre ses recherches ambitieuses.
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Genève, le 2 septembre 2004
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