Matériaux électroniques du futur - Des physiciens de l’UNIGE créent «du feu avec de l’eau»
«Du feu avec de l’eau»? Paradoxale, cette image restitue pourtant bien l’exploit que vient d’accomplir une équipe de physiciens de l’Université de Genève (UNIGE), dans le domaine des matériaux électroniques du futur. En effet, le groupe de recherche du prof. Jean-Marc Triscone, membre du Pôle de recherche national MaNEP, a découvert que l’interface entre deux isolants très connus était supraconductrice. C'est-à-dire qu’elle conduit l’électricité parfaitement, sans aucune perte d’énergie; une propriété justement antagoniste de celle d’un isolant. Ces résultats remarquables sont à paraître dans la revue scientifique Science et viennent de faire l’objet d’une publication dans son édition en ligne Science Express. Alors que de nombreux matériaux utilisés dans l’électronique classique ont aujourd’hui atteint leurs limites, la demande en matière de vitesse et de quantité d’informations à traiter va croissante. Face à cette situation, les scientifiques, dont plusieurs chercheurs de la Faculté des sciences de l’UNIGE, tentent de trouver des matériaux nouveaux, à même de contribuer au développement d’une électronique toujours plus puissante. Explorer les interfaces De l’isolant au supraconducteur Aujourd’hui, les travaux de l’équipe du prof. Triscone apportent un éclairage sur ce mécanisme stupéfiant. En collaboration avec les Universités d’Augsburg en Allemagne, de Cornell aux Etats-Unis et de Paris Sud, l’équipe de l’UNIGE a en effet découvert que cette interface était non seulement conductrice, mais qu’elle était aussi supraconductrice à très basse température: moins de 1 Kelvin (-272°C). «Il faut savoir que la supraconduction est une conduction parfaite, c’est-à-dire qu’elle n’occasionne aucune perte d’énergie, explique le prof. Triscone. En montrant que la combinaison de ces deux matériaux isolants est supraconductrice, nos recherches prouvent simultanément que c’est via cette surface commune que s’opère la conduction.» Enfin, en plus de révéler que les interfaces entre certains composés peuvent posséder des propriétés nouvelles et uniques, cette découverte permet de démontrer que cette conduction ne nécessite pas beaucoup de matière. Elle a lieu sur une épaisseur d’un nanomètre, soit un millionième de millimètre! Pour visiter le site web du pôle, veuillez cliquer sur le logo
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