Introduction

Les chiffres

Le nombre d’animaux utilisés à des fins scientifiques à l’Université de Genève est déclaré chaque année aux autorités cantonales et fédérales. Les données provenant de chaque canton sont ensuite publiées sur le site de l’Office Fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV).

Les expériences sur les animaux sont classées par degré de gravité. Selon le principe des 3R, il faut limiter autant que possible la contrainte infligée aux animaux, par exemple: en utilisant les techniques les moins contraignantes selon l’état de connaissance actuel, en procurant les analgésiques et anesthésiques adaptés, en surveillant l’état des animaux.

L’échelle de contrainte

En 2023, 9% des animaux utilisés à l'UNIGE ont subi une contrainte sévère, 45% une contrainte moyenne, 34% une contrainte légère, et 12% aucune contrainte. 

11 % - Degré 0 - Absence de contrainte

Le degré de gravité 0 est attribué lorsqu’il y a absence de contrainte, comme les études observationnelles ou les études post-mortem. Exemples: observation du comportement, analyse de tissus post-mortem.

34% - Degré 1 - Contrainte légère

Le degré de gravité 1 est attribué en cas de contrainte légère, par exemple des douleurs ou des dommages légers et de courte durée.
 Exemples: prises de sang répétées dans un laps de temps de 24h.

46% - Degré 2 - Contrainte moyenne

Le degré de gravité 2 est attribué en cas d’interventions et manipulations sur des animaux qui occasionnent aux animaux des douleurs, des maux ou des dommages soit de degré moyen et de courte durée, soit légers et de durée moyenne à longue, soit une anxiété moyenne de courte durée, soit une perturbation importante et de durée courte à moyenne de leur bien-être général. Exemples: greffe d’îlots pancréatiques sur animaux diabétiques, autres chirurgies.

9% - Degré 3 - Contrainte sévère

Le degré de gravité 3 est attribué lorsque la contrainte est sévère. Exemples: modèles animaux de sclérose en plaques, chirurgies cardiaques.

Les chiffres de l'année 2023

Type d'animal Nombre d'animaux
Souris 28'342
Rats 1'644
Poissons 378
Reptiles 175
Lapins 40
Porcs / Miniporcs 25
Oiseaux* 46
Autres petits mammifères** 74
Total 30'724

* Oeufs fécondés de poules utilisés avant éclosion, comptabilisés comme "oiseaux"

** Souris épineuses, hérissons, tenrecs

 

 

30'724 animaux ont été utilisés en expérience en 2023; 92% de ces animaux étaient des souris. 39% étaient génétiquement modifiés; le poisson-zèbre, la souris, le rat, le serpent et le lézard sont les espèces avec des lignées génétiquement modifiées utilisées à l’UNIGE. Ces animaux ont été utilisés par 90 groupes de recherche, détenteurs de 310 autorisations au total. À noter que certaines autorisations actives n’ont pas mené à l’utilisation d’animaux durant l’année.

90'673 animaux ont été élevés ou importés dans les animaleries en 2023. Dans le cas de la souris et du rat, ce nombre représente les animaux sevrés 21 jours après la naissance; dans le cas des poissons, il s’agit d’animaux qui se nourrissent par eux-mêmes (pour le poisson-zèbre, espèce de poissons la plus utilisée en recherche: à partir de 5 jours après fécondation de l’oeuf).

65% des rats, 40% des souris, 2% des poissons élevés ou importés ont été utilisés pour des expériences. Ces différences entre nombre d’animaux utilisés en expérience versus nombre d’animaux élevés s’expliquent principalement par le nombre élevé de lignées génétiquement modifiées de souris et poissons, qui nécessitent un effort d’élevage important. Dans le cas des poissons, le faible rapport s’explique par le fait que la plupart des expériences sont effectuées sur des individus âgés de moins de 5 jours. En effet, en accord avec l’Ordonnance pour la protection des animaux (OPAn), les larves de poissons qui ne se nourrissent pas encore par elles-mêmes peuvent être utilisées sans demander une autorisation aux autorités cantonales, c’est pourquoi elles ne sont pas répertoriées dans les statistiques sur l’expérimentation animale. En revanche, les animaux adultes élevés uniquement pour produire ces larves sont comptabilisés dans les animaux élevés.

Le nombre d’animaux utilisés pour des expériences ou élevés/importés en animalerie a augmenté en 2023 (+6.8%); il reste inférieur à celui de 2021 et similaire à celui de 2019. D’une manière générale, cette augmentation s’observe chez toutes les espèces principalement utilisées à l’UNIGE, notamment chez les souris et les rats qui représentent près de 98% des animaux utilisés (7% de souris et 6% de rats utilisés en plus en 2023 par rap-port à 2022). En parallèle, le nombre d’animaux élevés/importés a augmenté de 9.6%.

En 2023, la proportion d’animaux ayant subi des contraintes sévères (degré de gravité 3) est restée stable par rapport à 2022 (9%). Depuis 2018, une hausse progressive du pourcentage des animaux en degré 3 a été observée à l’UNIGE, ainsi qu’au niveau national. Ceci s’explique en partie par l’entrée en vigueur fin 2018 d’une nouvelle classification appliquée depuis à toutes les nouvelles autorisations délivrées; p.ex. des procédures précédemment considérées comme étant de degré 2 sont désormais considérées comme degré 3. Ceci s’applique particulièrement dans le domaine des neurosciences, qui représente une part importante des recherches menées à l’UNIGE et qui toutefois n’a pas vu le nombre d’animaux utilisés dans ce domaine augmenter. Depuis 2022, toutes les autorisations utilisent désormais la nouvelle classification, amenant dès lors à une stabilisation des répartitions par degré de gravité.considé

Les expériences sur animaux à l’UNIGE sont effectuées dans le cadre d’une grande variété de thématiques ainsi que pour la formation de base et continue des expérimentateur-trices et des médecins. En 2023, la majorité des animaux ont été utilisés dans des études portant sur l’oncologie et le système immunitaire (36%) ainsi que sur les neurosciences (33%). 16% des animaux ont également été inclus dans des recherches portant sur le métabolisme et la physiologie générale; les 15% restant sont répartis dans les domaines tels que les maladies infectieuses, la biologie fondamentale ou la formation.

Les statistiques par années