Les types de recherches

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Autres DISCIPLINES

Parmi les autres disciplines étudiées à l’aide du modèle animal à l’Université de Genève, on peut mentionner les sciences translationnelles, les maladies musculaires, la néonatologie, l’ostéologie, la chirurgie, l’otologie, l’orthodontie et l’ophtalmologie. Les animaux sont également utilisés à l’UNIGE dans le cadre de la formation. Toutes les personnes travaillant avec des animaux doivent suivre une formation de base ainsi que des formations continues obligatoires, et ces cours nécessitent l’utilisation d’animaux à des fins d’enseignement et de démonstration (p.ex. comment manipuler une souris, apprentissage des prises de sang). Les souris, rats et lapins sont les espèces les plus souvent utilisées dans ces cours. Ces animaux peuvent également être utilisés dans le cadre de formations pour les chirurgien-nes (p.ex. pour apprendre à effectuer des interventions sur des petits vaisseaux sanguins).

  • 3.0% des animaux utilisés en 2023
  • Espèces utilisées: souris, rat, lapin, porcs, minipigs

Eric Allémann, Professeur à la Section des sciences pharmaceutiques de l’Université de Genève, est un spécialiste reconnu dans le domaine du ciblage de médicaments et dans le développement d’agents de contraste novateurs pour l’imagerie et le diagnostic de diverses pathologies.

Pour améliorer les traitements, son équipe conçoit de nouvelles formulations qui vont atteindre plus précisément l’organe à traiter afin d’apporter « la bonne dose au bon endroit ». En outre, elle développe de nouveaux agents de contraste pour l’imagerie médicale, par exemple des agents pour l’imagerie par résonance magnétique (IRM) et pour l’imagerie par ultrasons. Parmi les systèmes thérapeutiques développés, des constructions supramoléculaires, des micelles, des liposomes ou des nanoparticules ont été conçus pour améliorer les traitements du cancer, des maladies inflammatoires ou de l’arthrose.

Afin de tester les propriétés biologiques de ces nouvelles molécules, le Prof. Allémann et ses collègues combinent différentes approches permettant de remplacer l’expérimentation animale pour certaines étapes des recherches. Par exemple, la biocompatibilité est d’abord testée in vitro, puis sur des rats si les résultats préliminaires sont prometteurs. L’expérimentation sur des rats et des souris est ici encore indispensable pour observer les effets des thérapies, tant du point de vue de leur efficacité que de leurs effets secondaires ; par exemple, des rats sont utilisés pour tester la migration de matériaux hydrogels et des souris pour tester l’efficacité de microparticules biodégradables chargées de principes actifs anti-inflammatoires. Dans le but de développer de nouvelles thérapies contre l’arthrose, des microparticules à libération prolongée sont testées chez la souris afin de déterminer leurs propriétés anti-inflammatoires et leur capacité à reconstruire le cartilage à long terme.

Les études du Prof. Allémann ont mené à l’obtention de plusieurs brevets et en 2017 à la création de la start-up KYLYS, qui exploite un de ces brevets. Les « HA Pearl », produites par KYLYS, sont des gels biocompatibles qui peuvent être utilisés dans le domaine de la rhumatologie, de la régénération de tissus et de la médicine reconstructive. KYLYS est une strart-up soutenue par Fongit, Innosuisse et VentureKick.

21.01.2022

Leonardo Scapozza est professeur à la Section des sciences pharmaceutiques de la Faculté des sciences de l’UNIGE et dirige un groupe de recherche au sein de l’Institut des sciences pharmaceutiques de Suisse occidentale. Ses recherches portent principalement sur le développement de nouvelles molécules et stratégies thérapeutiques pour plusieurs maladies, et combinent des approches in vitro, in silico et in vivo.

Un des axes de recherche du Prof. Scapozza se concentre sur les maladies orphelines (pour lesquelles aucun traitement efficace n’existe), notamment la myopathie de Duchenne, et nécessite l’utilisation d’animaux. Ces travaux, dirigés par le Dr. Olivier Dorchies, ont pour objectif de modéliser ces maladies sur des souris, afin d’en comprendre leurs mécanismes physiopathologiques complexes et de tester de nouvelles thérapies. Ils ont ainsi pu développer avec succès plusieurs modèles animaux de maladies graves telles que la maladie de Duchenne ou la myopathie centronucléaire liée au chromosome X.

Ces modèles leur ont permis par exemple de démontrer récemment que le tamoxifène, utilisé depuis de nombreuses années comme traitement contre le cancer du sein, permettait de réduire considérablement les symptômes de la maladie de Duchenne chez la souris. Ils ont également observé que le tamoxifène avait des effets protecteurs et augmentait fortement l’espérance de vie de souris atteinte de myopathie centronucléaire. Ces résultats ont permis le lancement de plusieurs essais cliniques pour des maladies fatales pour lesquelles aucun traitement n’existe.

21.01.2022

Le groupe de recherche d’ophtalmologie expérimentale du Département des neurosciences cliniques de la Faculté de médicine est dirigé par la Prof. Gabriele Thumann, secondée par la responsable du laboratoire, la Dre Martina Kropp. Ce laboratoire est un centre de recherche et d’enseignement orienté vers le développement de traitements pour les maladies dégénératives oculaires, telles que la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Il travaille également sur le développement de nouveaux modèles pour tester des approches thérapeutiques innovantes.

La mission du groupe est d’utiliser et de développer des techniques de laboratoires qui permettent de réduire les expériences sur les animaux. Le groupe a déjà développé des modèles de culture des tissus (cornée, vitré et rétine). Dans le même sens, pour l’approbation d’un nouveau traitement, les autorités de règlementation internationales, Swissmedic incluse, ont adopté l’implémentation des règles « 3R » (remplacer, réduire et raffiner les expériences sur les animaux). Cependant, ils exigent toujours une validation de sa sécurité pour les futur-es patient-es sur un système complexe, c.-à-d. sur un organisme vivant autre que l’humain. Le groupe travaille donc également à l’amélioration du bien-être des animaux et à la prévention du stress, en instaurant de nouvelles techniques comme le « tickling » (chatouillement) ou l’optimisation du dosage anesthétique. Une étude est en cours pour confirmer l’absence de réactions nuisibles, lors du test d’un produit cellulaire conçu dans le cadre du développement d’une médecine personnalisée et régénérative pour traiter la DMLA. En effet, l’équipe a développé des méthodes de pointe pour améliorer génétiquement des cellules de l’épithélium pigmentaires rétinien (EPR) et des cellules iriennes, qui sont ensuite transplantées dans l’œil.

En accord avec le principe des 3R, l’équipe travaille continuellement sur le développement de méthodes de cultures cellulaires et de tissus oculaires, afin de clarifier un maximum de questions scientifiques par des méthodes de laboratoire. Un projet en cours vise à remplacer des produits d’origine animale sur le marché pour les essais de laboratoire par des sous-produits du centre de transfusion. La longévité et la qualité de la culture de la rétine est améliorée par sa co-culture avec des cellules EPR dérivées de cellules souches pluripotentes induites. Ces deux projets ont le potentiel d’avancer la science et ceci indépendant des expériences sur des animaux.

27.01.2022