1980-1985 : Derniers engagements

À la fin de sa vie, Denis de Rougemont se montre soucieux de défendre son œuvre, malmenée par la publication en 1981 de L’Idéologie française de Bernard-Henri Lévy, accusant les personnalistes d’avoir contribué à l'émergence d’un « fascisme français ». Diffamé par le journaliste Dominique Grisoni, qui rendit compte du livre de Lévy et compara Rougemont à des collaborateurs tels que Drieu la Rochelle, l’écrivain remporta son procès en correctionnelle en 1982. Parallèlement, il réédite certains de ses livres, comme La Part du Diable (augmentée d’une postface) et Le Paysan du Danube (accompagné d’autres textes) en 1982. Toujours engagé dans les problèmes de son temps, il donne à l’Université de Genève, le 11 novembre 1980, une conférence lors de l’inauguration officielle du GIPRI (Institut international de recherches pour la paix) dont il est membre fondateur ; le 27 novembre, il prononce l’allocution d’ouverture de la première Assemblée générale des Nations unies des animaux fondée par Franz Weber. Demeurant un fervent promoteur d'une Europe fédérée, il rédige au printemps 1980 pour le Conseil de l’Europe un projet de Charte européenne de la culture, et publie régulièrement des articles dans Cadmos sur l’actualité politique et la culture européenne. En juin 1985, il est nommé membre d’honneur de la Fondation européenne de la culture. En octobre, il rédige un « Programme d’activités à venir pour le Centre européen de la culture », souhaitant relancer l’œuvre qu’il a entreprise depuis trente-cinq ans. Il décède à Genève, le 6 décembre 1985.
 

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Trois portraits au canotier, autour de 1980. © BPUN.