1937-03-05, Denis de Rougemont à Albert Béguin
Le 5 mars 1937
C’est entendu avec le Journal de Genève. Il prendra un article de 700 mots. J’espère pouvoir le faire pour le numéro de lundi prochain, quoique je sois accablé de travaux urgents, ayant enfin trouvé une situation à peu près convenable, mais qui me prend du temps. Je m’excuse de ce retard qui risque de vous gêner. Mais la série de 3 articles en cours de publication eût empêcher de même manière que l’article sur vous paraisse plus tôt.
J’ai presque terminé la lecture de vos livres. Je suis plein d’admiration pour la manière si sûre et juste dont vous avez traité les rapports du rêve et de la réalité. Votre attitude « classique » à l’intérieur du romantisme me fait un plaisir très particulier et personnel. Dès le chapitre sur Hamman j’ai senti que j’étais en plein accord avec vous sur le point qui m’importe avant tout, et que j’avais rapidement indiqué dans le numéro Claudel de la Nouvelle Revue française et dans Hermès. Et vos traductions sont excellentes ! Dans l’ensemble, j’estime que votre thèse doit faire date dans l’évolution littéraire française : elle met au point les questions essentielles posées par le surréalisme ; et quelques autres. Et je la trouve plus substantielle que celle de Monglond.
Qui novi de re Basilea ?
J’ai été très content de vous revoir. Tenez-moi au courant de ce qui se passe en Suisse.
Je ferai une note dans Esprit numéro d’avril.