1951-08-16, Denis de Rougemont à Henry Corbin
Le 16 août 1951
Was für una gioia de revoir ton encre verde ! Le Temps Cyclique, allié de la Synchronicität, La ramène chaque été. Mort à l’Histoire ! Je suis tout juste de retour d’un mois de paradis, je veux dire de Capri, le plus beau lieu du monde — du moins à ce moment de mon enquête involontaire. (Elle m’a mené cette année à Vienne, Francfort, Bruxelles, Rome, Le Caire, Bombay, New Dehli, et Paris chaque mois.) J’essaie d’écrire un livre sur « Le Sens de nos vies ou l’Europe »a. Admire le ou. Je repars demain matin pour le Tyrol, où se rencontrent 500 étudiants de tous pays. Je serai de retour le 22 août. Je vous attends ici le 31 août ou le 1er septembre, mais ferme ! Je puis vous loger dans une petite maison de deux pièces et demie, qui est dans ma cour de ferme. Il faut absolument que vous veniez, cette fois. Je vous offre la paix des champs et beaucoup de fleurs. Écris-moi pour me dire à quelle heure tu arriveras à Genève, je vous ferai prendre à la gare. Si tu vois Mircea Eliade, dis-lui que je suis plongé dans ses livres, avec retard mais grand profit.
J’ai un projet Europe-monde arabe pour lequel je requiers ta sagesse.