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1933-09, Simonne de Rougemont à Alice et Georges de Rougemont

Chers parents,

Deux mots seulement pour vous dire que nous sommes arrivés, après un bien long voyage.

Je vous fais envoyer le livre de Dominicé. Denis est ici en conversation avec Henri Lauga, il en résulte que la situation est aussi mauvaise qu’on pouvait le craindre, qu’il n’y a pratiquement rien à espérer après ces deux mois qui vont lui être payés.

D’autre part, heureusement, ma mère me répond qu’elle sera naturellement enchantée de nous laisser la maison pour l’hiver. Nous nous enfonçons donc de plus en plus dans nos projets.

Nous avons trouvé la maison de la rue saint-Placide très triste et bien noire, et ce matin nous avons été réveillés par un vacarme d’enfer. C’est une joie de se dire que tout cela est provisoire.

Puis : merci de tout cœur pour toutes vos bontés.

Denis et moi vous embrassons avec toute notre affection.
Simonne.

 

P.-S. Dès que Maury sera venu et que nous [aurons] des nouvelles sûres nous vous en donnerons.

La douane a été pénible. Il a fallu payer pour le phono. Et quant au tapis d’Henri que nous avions oublié, il aurait fallu payer une taxe exorbitante (pour le point noué !)