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1951-05-12, Alice de Rougemont à Denis de Rougemont

Mon cher Denis,

Antoinette me dit que tu ne sais pas où ira Nicolas pendant le mois de juillet. Je te rappelle qu’il y a encore la maison d’Areuse, et une vieille grand-maman. — Mais en plus, il y aura les cousins de Gorgier qui arrivent dans le courant de juillet, les fils de Gracie doivent être à peu près du même âge que Nicolas. Puis les filles de Nita, aussi à peu près de cet âge. Cela fera une bande [p. 2] d’Américains qui seront très contents d’avoir quelqu’un à qui parler anglais. Enfin l’ami Dubois, petit-fils de Mme [Boitel] sera aussi là, fin de juillet. — Je suis disposé à faire encore donner des leçons d’algèbre à Nicolas, s’il lui en faut.

Si je t’ai téléphoné à ton bureau l’autre jour, c’est que je ne savais absolument rien de toi, tous ces derniers temps, et que j’en avais le cœur gros, tout simplement. — Une chose réconfortante pour moi, un colporteur l’autre matin, m’a dit ses regrets (et ceux de sa femme) de ne plus entendre M. de Rougemont à la radio, toujours si franc et réconfortant.

[p. 2] Je t’embrasse et attends ta réponse.
Maman