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1968-04-01, Alice de Rougemont à Denis de Rougemont

Mon cher Denis,

Tous mes remerciements pour ton beau cadeau et ta dédicace. J’en suis émue. Inutile de dire que j’ai commencé à te lire, c’était la magnifique description des « Châteaux de Prusse » dans ces grandes plaines du nord ; un bon commencement ! Mais je n’oublie pas le mot dans la préface de la soirée du 1er août aux Ruillères !

Eh bien, il ne me reste qu’à te souhaiter le succès que mérite ce grand travail ! et de bonnes critiques pour commencer, et des lecteurs attentifs !

Les Max joignent leurs vœux aux miens, en attendant de t’écrire.

Je trouve le livre moins volumineux et plus accessible à tous, que je ne pensais.

Nanette aussi me donne signe de vie par son journal. Il y a une très belle traduction d’elle du peintre Blake, qu’on peut relire plusieurs fois.

Toinette m’a recueillie chez elle vendredi [me] relevant d’une grippe intestinale qui nous atteint les unes après les autres, à l’Ermitage, subitement ! bien heureuse de m’en sortir ainsi [p. 2] avec force désinfectant.

J’espère que vous êtes bien rentrés de Paris après ce séjour très rempli. Les photos des enfants et la lettre de Christian me racontant votre dîner de famille m’ont ravie.

J’aimerais que ma lettre parte le plus vite possible pour que tu saches que je pense beaucoup à toi.

Je t’embrasse tendrement, mes affectueux messages à Nanik, et à très bientôt ?
Maman

 

Areuse sera ouvert vendredi, et chauffée, si tout va bien, par Madame Roquelet, qui compte s’y installer pour 15 jours — avec son fils et son pensionnaire.