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1970-12-11, Alexandre Marc à Denis de Rougemont

Mon cher Denis,

Ta lettre du 9 me parvient la veille de la réunion des organes directeurs de notre institut, après laquelle je quitterai Nice pour Paris. C’est pourquoi, je m’empresse de te répondre, ne fut-ce qu’en style télégraphique.

1) Merci pour ton article sur les origines du fédéralisme régionaliste. Je ne crois pas, si ma mémoire est fidèle, qu’il soit question du régionalisme dans La Révolution nécessaire. En revanche, quelques éléments qui peuvent fonder la doctrine régionaliste me paraissent devoir se trouver dans Décadence de la nation française.

2) Guy Héraud participe aux activités du parti fédéraliste européen, et je ne l’en blâme pas. En ce qui me concerne, tu connais mes objections contre la formule partisane, d’où qu’elle vienne.

3) Les grands esprits se rencontrent : nous sommes en train de tenter quelques démarches pour susciter un travail sur la région Côte d’Azur — Riviera. Si ces démarches avancent, je t’en informerai.

4) Nous organisons, comme tu le sais, des sessions d’enseignement universitaire ou plus exactement postuniversitaire, à Aoste, et ce depuis onze ans. Si tout va [p. 2] bien, nous pensons développer cette entreprise, avec l’appui des autorités valdôtaines, ce qui nous permettrait de multiplier nos activités par deux ou trois. Ce projet ambitieux est en cours d’étude.

Si vous venez à Opio, ne manquez pas de nous en informer par avance, car il se peut que nous puissions être de retour à Nice début janvier.

Je mets à profit cette occasion pour vous adresser à tous deux, au nom de Suzanne et à mon nom, nos meilleurs vœux de Noël et de Nouvel An.

En te priant d’excuser le style « officiel » de cette missive,
je signe
bien cordialement,
Alexandre Marc