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1977-07-07, Alexandre Marc à Denis de Rougemont

Mon cher Denis,

Je te renvoie, ci-joint, les deux mémoires que tu as bien voulu me prêter et que j’ai lu avec intérêt.

Toutefois, celui d’Anne-Marie Mureau me paraît s’inspirer vraiment de trop près du mémoire d’Edmond. Il contient quelques passages intéressants, mais ne remonte pas assez aux sources.

C’est aussi le défaut du mémoire d’Inès Burrus, mais à un degré moindre. Ce dernier pourrait éventuellement être publié partiellement ou même in extenso. Encore faudrait-il pour cela que l’auteur accepte de :

— Premièrement, corriger un certain nombre d’erreurs que tu seras à même de constater en relisant le texte ;

— deuxièmement, combler un certain nombre de lacunes dont quelques-unes signalées dans mes annotations ;

— troisièmement, corriger surtout le style qui, par moments, n’a avec le français que des rapports lointains.

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Si cette triple condition était remplie — sous ta haute surveillance, bien entendu — le problème de publication pourrait être pris en considération par nous.

Je mets à profit cette occasion pour te dire à quel point nous avons apprécié la demi-journée passée chez vous, la gentillesse de Nanik, les portraits des ancêtres et les souvenirs évoqués en commun. À ce propos, n’oublie pas la promesse que tu m’as faite de m’envoyer la photo historique, celle sur laquelle j’arbitre magistralement ton débat avec Karl Barth.

Enfin, je ne puis terminer sans vous rappeler à tous deux une autre promesse : celle de venir nous voir, ne fusse que pendant un jour ou deux, en Vallée d’Aoste. Vous pouvez m’informer de votre arrivée en téléphonant chez M. Ruggiero Empereur (notre logeur), numéro (19-39-165) 929-67. En effet, la ligne du collège n’est pas encore débloquée !

Avec l’expression réitérée de notre reconnaissance pour votre accueil,
bien amicalement.
Alexandre