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1977-12-29, Nanik de Rougemont à Alexandre et Suzanne Marc

Chers et tendres amis,

Je suis heureuse de penser que vous êtes dans la Jérusalem de mon cœur, et j’espère que vous allez de temps en temps vous faire assommer par le Patriarche arménien (il paraît que sa croix est bien lourde et qu’il l’assène sur le front des pénitents).

Oui nous sommes des affreux qui n’écrivons jamais mais télépathons constamment, if you see what I mean. Denis ne s’est pas beaucoup dépensé à la TV française, car à part une « Tribune libre » de 15 mn avec le joli Brice Lalonde il a été carrément « interdit d’antenne ». On vous racontera cela, c’est folklorique. La France souffre d’un grave eczéma d’élections, se gratte partout, et la température ne cesse de monter. Par contre, il a de nombreux journalistes auxquels il prêche la bonne parole, et le rédacteur en chef laisse filtrer ce que ses commanditaires lui permettent de passer.

Ceci dit, il a des quantités d’engagements pour le mois de janvier, et va vous dire qu’il n’ira pas en Israël car il ne peut pas être partout — et qu’en plus nos moyens ne nous permettent pas (plus) ce genre d’apostolat. Mais Alexandre, puisque vous y êtes, tout va bien !

Vous ai-je dit que ma dernière idée de génie, si vous êtes d’accord, c’est de faire publier les articles les plus importants de l’Ordre nouveau, réunis en un volume ? Et que j’ai obtenu l’accord de Stock ? Et que cela va révolutionner le monde ? Êtes-vous d’accord ? Et que je m’en occupe ?

Avant de laisser la place à Denis, je vous envoie à tous deux tous mes vœux les plus affectueux pour une Nouvelle Année aussi pleine d’activités que les années précédentes.

Mille amitiés, à bientôt.
Nanik
Bons baisers de Denis et lettre suita.