1983-10-15, Alexandre Marc à Denis et Nanik de Rougemont
Le 15 octobre 1983
Bien chers amis,
Que l’on n’ait pas toujours envie d’écrire, nous sommes bien placés pour le comprendre. Mais tout de même, l’on a des devoirs à l’égard des amis qui commencent — ou continuent à se poser des questions. D’autant plus que Nanik avait promis d’envoyer quelques lignes. Alors ?…
En ce qui nous concerne, nous n’avons pas le droit de nous plaindre. Suz va de mieux en mieux et, à dire vrai, pourrait maintenant [p. 2] rentrer à la maison. Mais mon état, tout en s’améliorant, laisse encore à désirer, de sorte que notre espoir de réintégrer Vence en octobre vient de s’effondrer : il faut le reporter sur le mois suivant, et patienter. Le temps nous paraît long, mais encore une fois, nous n’avons pas droit à la parole car, depuis que nous sommes hospitalisés (bientôt trois mois), nous voyons trop de cas dramatiques pour nous permettre de rouspéter.
Pour essayer de rompre notre isolement, nous nous efforçons d’user [p. 3] du téléphone, mais son installation à l’hôpital est très défectueuse, sans quoi vous nous auriez entendus une fois de plus. C’est pourquoi nous insistons amicalement pour avoir de vos nouvelles.