1984-04-02, Alexandre Marx à Denis de Rougemont
Le 2 avril 1984
Oh rage, oh désespoir !…
La vieillesse ennemie accentuée par mon accident, nous oblige à nous absenter pendant tout le mois d’avril : cure thermale et kinésithérapeutique dont « on » espère beaucoup. Impossible de nous défiler et trop tard pour changer les dates.
Que veux-tu, c’est la « vaste conjuration » (dont tu parles dans ta lettre et dont j’espère que tu la surmonteras victorieusement) qui doit jouer même sur ce plan-là. Quant à l’expulser de notre époque, je doute que quelqu’un puisse y arriver… En tout cas, pas les petitsbonhommes plus vaniteux qu’ambitieux dont tu parles.
Suzanne se joint à moi pour vous dire, à Nanik et à toi-même, combien nous haïssons la fatalité qui brouille régulièrement les possibilités de rencontre entre nous.
P. S. L’article de Pierre Viansson-Ponté m’avait complètement échappé. Je devais être en voyage. Il est surprenant que V-P qui nous a traités de fédéraseurs, ait parlé si sympathiquement de Dandieu et d’Aron, voir — sans le nommer toutefois — de l’Ordre nouveau. Tant mieux, mais le monde n’a pas beaucoup changé pour autant depuis dix ans.