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1985-10-15, Alexandre Marc à Denis et Nanik de Rougemont

Bien chers amis,

La lettre de Nanik nous apporte un grand soulagement. Je conçois maintenant que mon insistance a pu vous ennuyer, mais que voulez-vous ? À distance, l’on s’exagère souvent les dangers, surtout lorsqu’il s’agit d’amis.

Nous nous réjouissons donc d’apprendre que l’état de santé de Denis s’améliore progressivement et souhaitons avec ferveur que cette amélioration lui permette de reprendre l’essentiel de ses activités, c’est-à-dire son stylo.

Comme Nanik, je pense qu’il devrait imiter (comme toujours) mon exemple, à savoir ne plus assumer de responsabilités administratives, financières, etc. Je n’ai pas « coupé » pour autant avec toutes nos activités, loin de là, mais j’ai eu la chance de trouver un homme, Ferdinand Kinsky, qui a bien voulu reprendre les tâches que je ne croyais plus devoir assumer après un quart de siècle d’efforts épuisants.

Ce qui me paraît fondamental c’est que Denis puisse continuer son travail personnel.

À ce propos, je prie instamment Denis de m’excuser auprès de nos collègues de l’assemblée générale. Je regrette sincèrement de ne pouvoir y participer, et ce pour deux raisons :

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La première (que j’espère provisoire) concerne l’état de santé de Suzanne qui continue de s’améliorer, mais ne permet pas encore d’entreprendre de grands voyages.

La deuxième (dont je crains qu’elle ne soit permanente) se réfère à l’état de mes ressources qui m’interdisent tout déplacement (surtout en compagnie de Suzanne que je ne peux jamais laisser seule) non remboursable… Hélas !

Nous regrettons d’autant plus de devoir déclarer forfait que cette réunion aurait été une magnifique occasion de nous revoir.

Je ne veux pas terminer cette lettre sans souhaiter le plus grand succès possible à la Galerie des Bastions.

Avec l’expression réitérée de tous nos vœux,
bien amicalement à vous deux
Alexandre Marc