1934-08-12, Denis de Rougemont à Jean Paulhan
Le 12 août 1934
J’espérais vous trouver encore à Paris le 28 juillet, mais on m’a dit que vous étiez déjà à Port-Cros. J’ai vivement regretté de n’avoir pas avancé mon passage de quelques jours. Il y avait tant de choses dont j’aurais voulu vous parler. Quand rentrerez-vous à Paris ? Pour nous, nous passerons l’hiver prochain à Anduze (Gard) où l’on nous prête une magnanerie et un jardin ; nous y serons dès le 20 septembre. Peut-être nous croiserons-nous ?
J’ai souvent réfléchi à ce que pourrait être une chronique de la vie privée. J’ai même un plan, assez joliment systématique. Mais avant de commencer à l’exécuter, il faut collectionner une quantité de petits faits et documents. Cela pourrait être horriblement subversif, et un peu utile.
Ne viendrez-vous pas à Pontigny cette année ? Nous allons à la 3e décade, décider s’il faut être révolutionnaire ou clerc parfait. Curieux exercice.