1934-08-17, Jean Paulhan à Denis de Rougemont
Tous les torts de mon côté : j’aurais dû vous écrire déjà, il y a quatre mois, que Gaston Gallimard refusait votre livreb. J’ai traîné. Je comptais attendre une circonstance favorable, reposer la question. Mais rien n’est venu.
(J’avais pourtant promis à G. G., lâchement, un roman de vous. Alors, il préférerait le roman d’abord.)
Je suis très ennuyé de tout cela.
Je connais Anduze, où vivait, quand j’étais jeune, ma tante Gascuel. Vous y serez heureux, sauf que la chaleur y est abominable. Je vous souhaite [p. 2] les mêmes vents où nous vivons depuis quinze jours — et qui se sont tout de même hier mystérieusement calmés.
J’ai été malade, aussi. Mais ça va mieux depuis hier.
Ravi que vous songiez à la « vie intime ». Mais quand ? Ne pouvez-vous pas m’en donner le début pour le 1er octobre (c’est-à-dire vers le 6 ou le 7 septembre au plus tard).
Cingria m’écrit que la Suisse entière est couverte d’eau.
Non, je ne compte pas aller à Pontigny cette année. J’ai déjà fait mes choix (je le crois, du moins).
Les Supervielle sont en Espagne, cette année. Arland occupe le fort du Moulin.
Je devrais vous demander pour pouvoir donner le Kierkegaardc un trop long délai. N’hésitez pas à le donner ailleurs.