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1935-08-10, Denis de Rougemont à Jean Paulhan

Cher ami,

Nous sommes très fiers de notre fils Nicolas, heureusement né le 30 juillet, petit personnage solennel et fort chevelu. L’émotion de la naissance m’a donné une grosse angine dont je [me] relève à peine. Et tout cela est cause que je ne vous envoie qu’un Air du mois, et pas encore les notes Lawrence et Kierkegaarda. Je ne puis rien faire de sérieux ces jours-ci. — Quelles merveilles que ces lettres de Lewis Carrollb.

J’ai bien songé à un troisième dialogue sur la carte postale, mais je ne puis l’écrire. Et il fait si terriblement chaud à Paris. Si vous trouvez que les deux dialogues peuvent aller tout seuls se présenter à Mesures, j’en serai bien contentc.

Lawrence est bien ingrat pour la Vigie, dans ses Lettres ! Nous gardons un souvenir heureux des deux journées que nous y passions l’autre été, et d’un soir d’orage homérique.

Tous nos meilleurs souvenirs à vous et à Madame Paulhan.
D. de Rougemont

 

À partir du 15 août nous serons à Areuse (Neuchâtel).