Seine-Saint-Denis Style
« J’ignore si l’ironie est volontaire, mais la chanson est construite sur la base d’un échantillon (sample) tiré de la chanson « That’s where the happy people go », de The Trammp’s. La Seine Saint Denis, une destination de rêve ? C’est pourtant tout le contraire que le duo décrit à coup de rimes assassines. La Seine-Saint-Denis, c’est hostile, violent, underground. Une zone protégée où les personnes venues de l’extérieur ne sont pas bienvenues. La mise en garde est cinglante : Si tu viens, « fous ton gilet par balle ». Malgré ces caractéristiques qui n’invitent guère aux promenades dominicales en famille dans les rues de Saint Denis, le département est également dépeint comme un terroir d’exception,dans les terres duquel s’épanouit une espèce endémique : le rappeur. Le vrai. Pas son ersatz, qui ne « ne voit le Hip-Hop qu’avec des samples de pop ». On est presque ici dans une déclaration AOC du rap local, en opposition àtout ce qui vient d’ailleurs et ne répond pas au cahier des charges : « Trop de blabla, trop de plagiat/Trop de merdes sont étiquetées pe-ra (rap en verlan) ».
Extrait choisi, texte de Joan Bastide