Chansons

Supplique pour être enterré à la plage de Sète

 

« Dans un cimetière de Sète, une signalétique discrète indique le chemin vers une tombe. Cette signalétique, moi, je ne l’avais pas vue, et c’est avec agacement et lassitude que le jardinier du cimetière me montre le chemin du mort que je cherche. C’est étrange de demander le chemin d’une tombe comme si l’on demandait le lieu d’une attraction dans un parc. Celle que je cherche sera facile à trouver me dit le jardinier agacé : « Il n’y a qu’à suivre les gens et les flèches. » (…) Si je suis là debout dans le cimetière de Sète, recherchant maladroitement la tombe de George Brassens en plein milieu de l’été, c’est à cause de sa chanson. Sa supplique pour être enterré à la plage, qu’il chante en s’accompagnant simplement d’une guitare et d’une contrebasse, rendrait presque la mort séduisante : « Juste au bord de la mer à deux pas des flots bleus / Creusez si c’est possible un petit trou moelleux / Une bonne petite niche. »

Extrait choisi, texte de Hervé Roquet