YMCA
« YMCA, c’est une organisation, des lieux, une chanson, mais aussi un modèle. Celui d’une société victorienne qui érige la non-mixité en principe. Il s’agit d’éviter la promiscuité entre jeunes gens et jeunes filles, qui risquerait de favoriser leurs rapports. Il ne semble venir à l’idée de personne que réserver les YMCA à l’hébergement des jeunes gens permet d’en faire pour certains de ceux-ci un commode lieu de rencontre. C’est paradoxalement parce que la société est aveuglément hétéronormée qu’elle offre sans le vouloir des espaces si ce n’est des refuges aux homosexuels. Cela ne rate pas pour les YMCA, qui deviennent vite un lieu de rendez-vous, puis dans les années 1960 un des foyers du mouvement militant en faveur des droits des homosexuels. On dit alors les gays. C’est pour partie dans les YMCA que naissent la culture et la communauté gay, dont les Village People constituent un échantillon (assez stéréotypé, il est vrai). »
Extrait choisi, texte de Raphaël Pieroni