Projets de recherche

Repenser les territoires, repenser les acteurs et les logiques d'actions

Berce du Caucase, renouée du Japon, séneçon du Cap, solidage du Canada, araignées asiatiques : le monde s’invite dans nos jardins et nos paysages. Or, cet exotisme botanique, longtemps valorisé et promu par les Sociétés d’acclimatation, est aujourd’hui perçu comme un important problème écologique. Hors de leur habitat originel, certaines plantes et certains animaux deviennent « déplacés » et « menaçants » (en anglais : out-of-place and out-of-control). Selon certaines organisations de protection de l’environnement, comme par exemple l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), ces espèces seraient même la deuxième cause de diminution de la diversité biologique au niveau mondial. À l’échelle planétaire, des listes d’espèces dangereuses sont établies. Au niveau local, la lutte s’organise tout autant, en témoigne la dernière révision de l'Ordonnance fédérale sur la dissémination des organismes dans l'environnement (ODE) qui a pris effet au 1er octobre 2008. L’incertitude demeure néanmoins quant à l’applicabilité de ces dispositifs législatifs (par exemple, si la Loi sur la protection de la nature et du paysage précise effectivement que l’introduction de plantes indésirables relève de la compétence du Conseil fédéral, il n’est rien dit de celles qui prospèrent dans les parcs et jardins privés). On s’interroge de même quant aux possibilités effectives de coordination de tous les acteurs et territoires potentiellement touchés. C’est que les plantes et animaux mobiles remettent en question la division des compétences basée sur un modèle territorial hiérarchisé et fragmenté. Dans ce contexte, le projet de cette recherche est de contribuer à une meilleure gestion des espèces invasives en : 1) clarifiant les modalités d’interaction des échelles globale, régionale et locale dans la production des politiques publiques relatives aux invasions biologiques ; 2) explicitant les logiques quotidiennes de « consommation » des discours experts qui entravent leur opérationnalisation. Pour ce faire, elle se focalisera sur le cas de l'ambroisie dans le canton de Genève (Suisse).
 

Mots-clés: invasion biologique, biosécurité, politiques territoriales, système d’acteurs, logiques d’action, expertise, ambroisie.
 

Domaines concernés: sciences de l'environnement, aménagement du territoire, géographie politique, analyse des politiques publiques.
 

Collaborateurs: