Claudine Burton-Jeangros
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Claudine Burton-Jeangros Professeure ordinaire Institut de recherches sociologiques |
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Champs sociologiques
Je mène des recherches en sociologie de la santé et de la maladie dans deux domaines distincts mais liés entre eux. D'une part, j'ai développé des projets s'intéressant à comment les significations associées à la santé et à la maladie ont été refaçonnées par l'idée de risque, devenu une catégorie dominante dans les messages de prévention et les pratiques médicales. Des interprétations divergentes des risques existent, conduisant soit à une augmentation des demandes envers les systèmes de santé et renforçant la médicalisation, soit à diverses formes de mobilisation sociale et de résistance envers les institutions biomédicales. J'ai ainsi été impliquée dans des études portant sur les attitudes et pratiques envers différents risques, dont le VIH/sida et les maladies infectieuses ré-emergentes, la vaccination, le dépistage du cancer et le dépistage prénatal ou encore la médecine personnalisée. D'autre part, je me suis intéressée à la distribution de la santé au sein de la population, en analysant les inégalités de santé en fonction de différents déterminants socio-économiques. Ces analyses ont intégré une dimension temporelle avec des recherches portant sur les trajectoires de santé développées dans le cadre du Pôle national de recherche LIVES (Surmonter la vulnérabilité – une perspective du parcours de vie). Une étude à méthodes mixtes menée dans le canton de Genève évalue les conséquences de la régularisation sur l'état de santé et les conditions de vie de migrants sans-papiers (Projet Parchemins). Une étude avec des collègues en Belgique examine les inégalités dans le dépistage du cancer à l'échelle suisse, belge et européenne (PREVENT project). Ces deux champs se rejoignent dans la volonté d'analyser les expériences concrètes de la santé, telles qu'elles sont définies par différents déterminants sociaux et en prenant en compte les significations associées à ces expériences, tout en prenant en compte comment l'idée de risque transforme les attentes sociales envers la santé. Dans ces différents projets, j'ai mobilisé des méthodes de recherche quantitative et qualitative, convaincue qu'elles sont complémentaires pour mieux comprendre les mécanismes sociaux complexes qui contribuent à façonner la santé dans les sociétés contemporaines. A travers ces différents projets, j'ai également développé un intérêt pour les enjeux éthiques de la recherche et cherche à nourrir la réflexion en sciences sociales, ainsi qu'à accompagner et former les futures générations de chercheurs et chercheuses en phase avec les attentes sociétales actuelles. |
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