Forum de recherche sociologique 2020
Ville et créativité
Sous la responsabilité du Professeur Sandro Cattacin et de Fiorenza Gamba, en collaboration avec la Fondation Braillard et le Laboratoire de sociologie urbaine (LaSUR) à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne
Toutes les conférences sont enregistrées sur notre chaîne YouTube !
Le Forum 2020 a pour objectif de travailler sur la thématique de « la ville créative » à partir d’un dialogue entre des chercheurs·euses en sciences humaines et sociales, des praticien·nes du monde artistique et associatif ainsi que des acteurs·trices du Grand Genève. Le cycle de conférence aborde les thèmes suivants : Innovation et créativité en milieu urbaine, les rythmes de la créativité urbaine, « Fab labs » dans les villes africaines, les lieux de naissance des idées créatives pour la transition écologique des villes, la participation urbaine et la créativité, les villes et la production artistique. Les conférences ont lieu dans des sites du Grand Genève.
Programme
voir ci-dessous pour les résumés et biographies des intervenant-e-s
4 mars 2020, Uni-Mail, M2140
Bd. du Pont-d’Arve 40, 1205 GenèveIntroduction au cycle de conférence avec :
Sandro CATTACIN (Université de Genève) : Ville et innovation
Francesco DELLA CASA (Architecte cantonale de Genève) : Ville et créativité
Discutant: Patrick NAEF
11 mars 2020, Uni Sciences II, 229
Quai Ernest-Ansermet 30, 1205 GenèveIsabella PEZZINI (Université La Sapienza de Rome)
L’agentivité de l’art: « Triumphs and Laments » de Kentridge à Rome
Discutant-e-s: Fiorenza GAMBA et Bernard DEBARBIEUX
18 mars 2020, Art'Lib
Avenue des Libellules 2, 1219 VernierMatthias LECOQ (Office de l'Urbanisme de l'Etat de Genève)
Participation urbaine et créativité
Discutant-e-s: Ana Maria REGLY et Quoc-Hy DAO
25 mars 2020, Uni Dufour, salle U159
Rue du Général Dufour 24, 1204 GenèveFranz SCHULTHEIS (Université Zeppelin de Friedrichshafen.)
Ville et aura artistique
Discutant-e-s: Kristela TEPELENA et Sami KANAAN
1er avril 2020, Association pour l’encouragement de la Musique impRovisée (AMR)
Rue des Alpes 10, 1201 GenèveGuillaume DREVON (Lasur EPFL)
Rythmologie des sociétés contemporaines. Une analyse de l’innovation et la création artistique
Discutant-e-s: Hélène YEBOAH et Sandro CATTACIN
22 avril 2020, Fondation Braillard
Rue Saint-Léger 16, 1205 GenèvePanos Mantziaras (Fondation Braillard)
De l’Athénée à la transition : les villes comme berceau de l’imagination transformatrice
Discutant-e-s: Malaika NAGEL et Dominique BOURG
29 avril 2020, SDG Solution Space, Campus Biotech
Avenue de Sécheron 15, 1202 GenèveArmelle Choplin (Université de Genève)
Innovation et digital dans les villes africaines
Discutantes: Valentine DONZELOT et Mathilde BOURRIER
6 mai 2020, Espace 3DD
Rue David-Dufour 3, 1205 GenèveVincent KAUFMANN
Innover dans la mobilité urbaine
Discutant-e-s: Koffi ASSOU et Marlyne SAHAKIAN
13 mai 2020, Uni Mail, salle M1193
Bd. du Pont-d’Arve 40, 1205 GenèveFiorenza GAMBA (Université de Genève)
Imaginer la ville du futur. Créativité et inclusion : l’exemple des rituels urbains
Discutants: Nicolas CROQUET et Andre DUCRET
Résumés
Sandro CATTACIN organise avec Fiorenza GAMBA ce cycle de conférences. Il est professeur de sociologie et directeur de l’Institut de recherches sociologiques de l’Université de Genève. Ses thématiques de recherche portent sur la question de la marginalité, des différences et de l’urbanité.
Résumé de la conférence « Ville et innovation » : La conférence d’ouverture aborde la question de l’innovation et de la créativité dans l’histoire urbaine en créant un lien entre pouvoir et innovation. Par définition, les changements induits par l’innovation remettent en question le traditionnel et constituent donc un danger pour tous ceux qui utilisent leur pouvoir pour protéger et préserver ce qui a fait ses preuves. Cela conduit également au fait que la politique ou le pouvoir ne peut guère contrôler l'innovation et la créativité ex ante en termes de contenu - en plus, la promotion de la création n’est-elle pas la mise en discussion de son propre pouvoir ?
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Francesco DELLA CASA est l’architecte cantonale de Genève. Chargé de coordonner les grands projets architecturaux et urbanistiques entre l’administration, les professionnels et les usagers, il est le garant de la qualité architecturale et urbanistique à Genève. Il a étudié à la HEAD de Genève avant de se former en tant qu’architecte à l’EPFL. Il a publié plusieurs essais consacrés aux bâtiments et au processus de mutations urbaines (notamment : « Bien sûr, Chicago » et «À demeure », tous les deux aux Éditions Furor).
Résumé de la conférence « Ville et créativité » : Le Canton de Genève utilise les concours d’architecture pour se développer. Plusieurs avantages sont liés à ce procédé. Le premier avantage est que le concours permet de comparer plusieurs variantes en termes d’esthétique mais aussi de fonctionnalité, de qualité des espaces extérieurs et de coût. Organiser un concours représente entre 1 et 2% du coût global d’un projet mais le gain économique potentiel peut être estimé à environ 5%. Nous avons la chance d’avoir des architectes qui sont d’accord de travailler sur ces concours, sans garantie de remporter le mandat. Genève est en effet le canton de Suisse où l’on utilise le plus cet instrument. Celui-ci permet également de faire émerger des talents et d’avoir une diversité culturelle dans les projets, de par la provenance des bureaux. Ainsi, sur une centaine de résultats de concours, on compte plus des deux tiers de lauréats uniques.
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Les conférences de Sandro CATTACIN et Francesco DELLA CASA seront discutées par Patrick NAEF. Anthropologue et géographe, Patrick NAEF est collaborateur scientifique à l’Université de Genève depuis 2016. Il mène actuellement un projet de recherche sur la violence, la mémoire et la résilience dans les villes de Medellin et de la Nouvelle-Orléans. Titulaire d’un doctorat en géographie obtenu en 2014 à l’Université de Genève, il a ensuite mené des recherches postdoctorales au Département d’anthropologie de l’Université de Californie à Berkeley. Patrick Naef collabore également avec plusieurs associations actives dans le développement culturel et urbain à Genève.
Isabella PEZZINI est professeure de philosophie et de théorie du langage à l'Université La Sapienza de Rome, département CORIS, où elle enseigne la sémiotique et est directrice scientifique de l'unité de recherche d’Etudes urbaines, créativité et médias. Ses recherches portent sur le développement théorique de la sémiotique, de la narrativité, du langage médiatique, de l'espace urbain et des formes muséales. Parmi ses publications : Introduction à Barthes (Bari-Rome 2014) ; Sémiotique des nouveaux musées (Bari-Rome 2011) ; avec U. Eco El museo (Madrid 2014). Elle a édité : Dalla parte del Lettore. Lector in fabula quarante ans plus tard (Versus 2/1019) ; avec R. Bertolotti Viale Togliatti à Rome : une strada in cerca d'autore (Bologne 2019) ; avec V. Del Marco Uno sguardo su Google (Milan 2017) ; avec R. Finocchi Gli schermi dell'apparire. Technologies, imagination, formes de vie entre sémiotique et esthétique, Versus 2/2017 ; Dallo spazio alla città. Letture e fondamenti di semiotica urbana (Milano 2020). Plus d'informations sur le site www.isabellapezzini.it.
Résumé de la conférence: L’agentivité de l’art: « Triumphs and Laments » de Kentridge à Rome : L'œuvre de Kentridge est un cas exemplaire d'art urbain, qui nous aide à comprendre la valeur performative du « paysage sémiotique », comme en témoigne aujourd'hui l'explosion mondiale des arts de la rue et de la créativité urbaine. Il ne s'agit pas seulement de décoration, d'images ou de formes de spectacle bon marché, pas seulement d'écrits et d'images qui peuvent être détachés de leurs supports, comme s'il s'agissait de fragments d'œuvres à sauver de contextes désormais perdus. Il s'agit plutôt de considérer ces expressions comme le résultat d'opérations complexes tant au niveau artistique qu'au niveau de l'implication de la ville, qui indiquent des voies possibles pour promouvoir un plus grand sens de l'identité des lieux et de leurs habitants.
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La conférence de Isabella PEZZINI sera discutée par Fiorenza GAMBA et Bernard DEBARBIEUX. Fiorenza GAMBA est chercheuse associée à l’Institut de recherches sociologiques de l’Université de Genève et professeure associée en Sociologie de la culture et de la communication à l’Université de Sassari. Actuellement, elle travaille sur un projet du Fonds Nation Suisse de la Recherche Scientifique portant sur les mécanismes d'inclusion et les rituels dans sept villes européennes. Bernard DEBARBIEUX, Doyen de la Faculté des Sciences de la Société de l’Université de Genève, est professeur ordinaire en géographie politique et culturelle et en aménagement du territoire. Ses activités sont principalement rattachées au Département de Géographie et Environnement et à l’Institut des Sciences de l’Environnement, au travers notamment du Pôle/Institut en Gouvernance de l’Environnement et Développement Territorial (P/IGEDT).
Matthias LECOQ est titulaire d’un Doctorat en géographie de l’Université de Genève et d'un Doctorat en sciences politiques de l'Université Autonome de Barcelone pour sa thèse portant sur le rôle des habitants dans la production de la ville. Il est chef de projet en concertation à l'Office de l'Urbanisme de l'Etat de Genève mais aussi chercheur associé à l'Institut de Gouvernance de l'Environnement et Développement Territorial de l’Université de Genève (IGEDT) et au Centre d'Etudes Métropolitaines et Communautaires de Lima (Pérou). Il est aussi le fondateur du collectif La Fabrique de l'Espace (Genève). Ses intérêts portent sur la question de la ville et de ses dynamiques de production dans le contexte de l'anthropocène et il a récemment publié un ouvrage sur « l'exercice du droit à la ville » (Metisspresses, 2018).
Résumé de la conférence « Participation urbaine et créativité » : La ville créative est-elle un concept attaché à une affaire de classe (Florida 2005) ou peut-elle être une force populaire pour se confronter aux enjeux de la ville de demain et de la transition écologique ? En définissant avec précision la légitimité de la participation comme outil principal de gouvernance de nos villes, cette conférence présentera les potentiels de transformation de la participation en la définissant comme « force créative » pour la ville de demain.
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La conférence de Matthias LECOQ sera discutée par Ana REGLY et Quoc-Hy DAO. Ana REGLY a étudié à Londres pendant 3 ans pour faire un Bachelor en photographie et film, avec un penchant pour le documentaire, ce qui l'a poussé à faire actuellement un Master en sociologie et un certificat en études visuelles. En dehors de ses études, elle fait partie d'un collectif de scénographie intitulé CERES, qui vise à transformer des espaces de vie en expériences immersives tout en s'inspirant de la nature. Quoc-Hy DAO est professeur au Département de Géographie et environnement de l’Université de Genève. Il est titulaire d’un diplôme postgrade de l’International Institute for Aerospace Surveys and Earth Sciences (ITC, Pays-Bas) et d’un doctorat en géographie humaine de l’Université de Genève. Il dirige l’unité Métadonnées et socio-économie au GRID-Genève (Programme des Nations Unies pour l’environnement). Il s’intéresse à la production, le partage et l’usage de l’information géographique dans le cadre de politiques environnementales et territoriales à l’échelle internationale et locale.
Franz SCHULTHEIS est Alba Viotto Guest Professor à l’Institut de recherches sociologiques de l’Université de Genève. Il est professeur de sociologie à l'Université Zeppelin de Friedrichshafen. Auparavant, il a enseigné entre autres aux universités de Saint-Gall, Genève, Neuchâtel et Paris V La Sorbonne. Après avoir obtenu son doctorat à l'Université de Constance, il s'est formé sous la direction de Pierre Bourdieu à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales à Paris. Ses recherches portent sur la sociologie de l'art et du travail créatif. Il est entre autres membre du Conseil suisse de la science, président de la Fondation Pierre Bourdieu et membre de la rédaction des Actes de la recherche en sciences sociales.
Résumé de la conférence « Ville et aura artistique »: En partant de sa recherche sur Art Basel et les entretiens qualitatifs avec des artistes, galeristes, curateurs et le public, Franz SCHULTHEIS s’interroge sur le rapport entre l’urbain, l’art et les institutions. « J'ai reçu un billet pour Art Basel 2011 d'une connaissance. Après cette première visite, j'ai immédiatement eu le désir d'explorer ce domaine. Les gens, leurs déguisements, l'étiquette, la séparation entre les VIP et les visiteurs normaux et la mise en scène de l'art que je n'avais jamais vue auparavant dans les musées ou les galeries. Art Basel est un monde à part entière, et j'ai spontanément eu l'idée de l'explorer comme une tribu étrangère » (Entretien avec Franz SCHULTHEIS dans Die Zeit).
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La conférence de Franz SCHULTHEIS sera discutée par Kristela TEPELENA et Sami KANAAN. Kristela TEPELENA a suivi la plus grande partie de sa scolarité à Tirana en Albanie. A Genève, elle étudie la sociologie et s’intéresse aux questions d’inégalités sociales. Sami KANAAN est Conseiller administratif de la Ville de Genève depuis 2011. Il est en charge du Département de la culture et du sport, un département majeur puisque la Ville de Genève exerce des responsabilités au bénéfice de toute l’agglomération transfrontalière franco-valdo-genevoise qui représente un bassin d’environ un million d’habitant(e)s.
Guillaume DREVON est Docteur en Géographie, Chercheur au Laboratoire de sociologie urbaine (LaSUR) à l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne, il est également Chercheur associé au Luxembourg Institute of Socio-Economic Research du Grand-Duché de Luxembourg. Ses recherches portent principalement sur la mobilité́ quotidienne, les rythmes individuels et collectifs. Guillaume DREVON développe actuellement le concept de rythmologie qu’il a développé récemment dans la cadre d’un ouvrage intitulé Proposition pour une rythmologie de la mobilité et des sociétés contemporaines aux éditions Alphil, Presses Universitaires Suisses.
Résumé de la conférence « Rythmologie des sociétés contemporaines. Une analyse de l’innovation et la création artistique » : Face à l’accélération des sociétés contemporaines, la rythmologie constitue un domaine de recherche émergent. Elle offre des perspectives nouvelles pour la lecture et l’écriture des mondes en mouvement. Au-delà de la seule critique de l’accélération des sociétés post-modernes, la rythmologie permet de relire de manière historique les périodes d’accélération, d’arrêt et de retour dans l’innovation et la création artistique. La conférence mettra l’accent sur une rythmologie de l’innovation et de l’art au cours du 20e siècle.
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La conférence de Guillaume DREVON sera discutée par Hélène YEBOAH et Sandro CATTACIN. Hélène YEBOAH a obtenu un bachelor en science politique à l’université de Genève. Le thème de son travail de bachelor portait sur les mouvements sociaux de lutte contre le racisme en Suisse. Actuellement, elle est étudiante en Master de sociologie à l’Université de Genève. Sandro CATTACIN est professeur de sociologie et directeur de l’Institut de recherches sociologiques de l’Université de Genève. Ses thématiques de recherche portent sur la question de la marginalité, des différences et de l’urbanité.
Panos MANTZIARAS est architecte-ingénieur, docteur en urbanisme et aménagement. Diplômé de l’Université polytechnique nationale d’Athènes (NTUA), doté d’un master d’architecture à l’Université de Pennsylvanie et d’un doctorat en urbanisme de l’Université de Paris 8. Il a publié ses travaux et enseigné en Europe, en Amérique du Nord et au Japon. Chef du Bureau de la recherche architecturale, urbaine et paysagère au Ministère français de la Culture et de la Communication entre 2011 et 2015, il a initié des programmes de recherche conjuguant architecture, urbanisme et transition écologique. A la direction de la Fondation Braillard Architectes depuis 2015, il lance le programme de recherche et culture The Eco-Century Project® et plus récemment la Consultation internationale pour le futur du Grand Genève. Il est auteur de « La ville-paysage, Rudolf Schwarz et la dissolution des villes » (2008), et a co-édité avec Paola Viganò « Le sol des villes » (2016), « Inégalités urbaines » (2017), « Urbanisme de l’espoir » (2018) et « Racines modernes de la ville contemporaine » (2019).
Résumé de la conférence « De l’Athénée à la transition : les villes comme berceau de l’imagination transformatrice » : L’Athénée genevois (dont les fondations hébergent… la Fondation Braillard Architectes) porte un nom pas tout à fait anodin. Si on retrace son histoire, on arrive jusqu’à Adrien, l’empereur Romain philhellène dont l’Atheneum abritait les arts et lettres en honneur du siècle d’or athénien. C’est le début d’un récit dont les innombrables versions de par le monde ne font que confirmer la vision de Périclès, puissamment exprimée dans son oraison funèbre synonyme de la lutte pour la démocratie participative et la fierté civique, qui confirme que c’est dans les villes que le futur peut être conçu, élaboré et réalisé. Reste à prouver que celles-ci sont capables de relever le plus grand défi de l’humanité, celui de la transition écologique.
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La conférence de Panos MANTZIARAS sera discutée par Malaïka NAGEL et Dominque BOURG. C'est après un bachelor en sociologie à l'Université de Genève aboutissant à un projet de recherche au croisement de la sociologie de la consommation engagée et de la sociologie urbaine que Malaïka NAGEL continue son cursus en Master dans le même institut. Ses affinités thématiques portent sur les questions de développement durable, de transformation sociale, de migration et d’urbanité. Dominque BOURG est philosophe et professeur honoraire à l’Université de Lausanne. Auteur de nombreux livres dont « Une nouvelle Terre » (2018), il dirige les collections « L’écologie en question » avec Alain Papaux et « La pensée écologique » avec Sophie Swaton, aux Puf.
Armelle CHOPLIN est professeure au Département de géographie et environnement et au Global Studies Institute de l'Université de Genève. Après un doctorat en géographie et aménagement en 2006 (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), elle a été Maîtresse de Conférences à l’Université Paris-Est et à l’Ecole d’Urbanisme de Paris. De 2016 à 2018, elle a été chercheure à l’Institut de Recherche pour le Développement, affectée en Afrique de l’Ouest.
Résumé de la conférence « Innovation et digital dans les villes africaines » : A partir d’une expérience de cartographie participative et d'innovation numérique lancée en 2018 dans un bidonville de Cotonou (capitale économique de la République du Bénin), Armelle CHOPLIN montre des procès d'innovations numériques, et leur mise en œuvre dans une ville située dans le Sud global. Elle propose une réflexion critique sur les aspects de durabilité du projet et sur le potentiel d'autonomisation des pauvres en milieu urbain et leur reconnaissance du droit à la ville.
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La conférence de Armelle CHOPLIN sera discutée par Valentine DONZELOT et Mathilde BOURRIER. Valentine DONZELOT est titulaire d’un Bachelor en Droit économique. Elle a travaillé comme juriste-économiste durant ses études et suit actuellement le Master en sociologie de l’Université de Genève. Mathilde BOURRIER est professeure de sociologie à l’Université de Genève. Elle est spécialisée en sociologie du travail, du risque et des organisations. Ses recherches et ses publications portent sur la construction sociale de la sécurité et sur la fiabilité organisationnelle, notamment dans le secteur médical, le nucléaire civil et le secteur des biotechnologies.
Vincent KAUFMANN est professeur de sociologie urbaine et d’analyse des mobilités à l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL). Il dirige le laboratoire de sociologie urbaine (LaSUR) de cette haute école. Depuis 2010, il est en outre Directeur scientifique du Forum Vies Mobiles à Paris. Ses travaux actuels portent sur la mobilité et ses liens avec la transformation des sociétés contemporaines et de leurs territoires. Il a notamment publié « Retour sur la ville » aux Presses Polytechniques et Universitaires Romandes (2014) et « Mobilité et libre circulation en Europe » (avec Ander Audikana) chez Economica (2017).
Résumé de la conférence « Innover dans la mobilité urbaine » : Le phénomène urbain a entamé une mutation profonde sous l’impulsion des potentiels de vitesse procurés par les systèmes de transport et de communication. Au-delà de la mosaïque terminologique et de la diversité des approches, la recherche nous apprend que cette transformation n’estompe pas les différentiations spatiales et sociales propres à la ville ; mais qu’au contraire, celles-ci semblent s’accentuer et se construire autour de nouvelles dimensions, ce qui d’une part les rend difficilement lisibles avec des concepts territorialisés et statiques, et d’autre part modifie les voies par lesquelles il est possible d’agir politiquement sur le phénomène urbain. Dans ce contexte, il est important que l’innovation dans le domaine des nouveaux moyens de transport soit en mains publiques, et donc de ne pas laisser le champ libre aux opérateurs privés. Sinon, le risque est d’arriver effectivement à des systèmes qui ne sont pas coordonnés, qui se concurrencent et se cannibalisent d’une façon qui n’est pas du tout souhaitable, et qui occupent l’espace public de façon gênante.
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La conférence de Vincent KAUFMANN sera discutée par Koffi ASSOU et Marlyne SAHAKIAN. Koffi ASSOU a étudié la sociologie et obtenu un bachelor à l'Université de Lomé (Togo). Il suit actuellement le master en sociologie à l'Université de Genève. Marlyne SAHAKIAN est professeure en sociologie à l’Université de Genève où elle mène des projets de recherche et enseigne sur la thématique de la consommation dans une perspective de durabilité en milieu urbain. Elle coordonne des projets tout aussi bien sur les questions alimentaires et énergétiques, que sur les espaces urbains et le bien-être.
Fiorenza GAMBA est chercheuse à l’Institut de recherches sociologiques de l’Université de Genève et professeure associée en Sociologie de la culture et de la communication à l’Université de Sassari. Actuellement, elle travaille sur un projet du Fonds Nation Suisse de la Recherche Scientifique portant sur les mécanismes d'inclusion et les rituels dans sept villes européennes. Ses recherches, se situant entre sociologie anthropologie et communication, portent sur trois volets : les Urban and Mobilities Studies, notamment les rituels contemporains, plus spécifiquement les rituels urbains ; les effets sociaux des technologies numériques et leurs enjeux éthiques ; les représentations contemporaines de la mort et de l'immortalité, notamment le deuil, les rituels de commémoration numériques. La théorie de l’image et les thématiques de la mémoire et du corps font aussi partie de ses domaines de recherche.
Résumé de la conférence « Imaginer la ville du futur. Créativité et inclusion : l’exemple des rituels urbains » : Pour comprendre comment les personnes, les groupes et les habitants d'une ville traitent la mobilité, la mémoire et le passé, nous nous focaliserons dans notre présentation sur les rituels territoriaux. Nous examinerons les manières dont les personnes mobiles pensent, représentent et transforment le moi et, à la suite de Maurice Halbwachs (1950), les représentations sociales de la mémoire et de l'identité personnelles, collectives et sociales par le biais de pratiques rituelles. Les rituels sont formalisés et caractérisés par des règles qui peuvent être liées à la religion, mais aussi à des prescriptions laïques. Ils révèlent l'agentivité parce que les rituels doivent être exécutés, comme le soutient Victor Turner (2009 [1969]), et exigent que la spatialité et la mémoire soient soutenues. Les rituels dans un monde mobile ne favorisent la stabilité, l'inclusion et la continuité que s'ils reconnaissent la complexité des identités des personnes mobiles. Or, si un lieu caractérisé par un degré élevé de mobilité produit des rituels invariants ne permettant que la participation de groupes traditionnels spécifiques, le rituel disparaîtra. Ainsi, l’innovation continuelle des pratiques rituelles est fondamentale pour la création d’appartenances territoriales.
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La conférence de Fiorenza GAMBA sera discutée par Nicolas CROQUET et Andre DUCRET. Nicolas CROQUET est directeur artistique de l’association “il Fallait Bien Innover” à Genève. Concepteur de projets artistiques inclusifs, il élabore des dispositifs de médiation artistique transfrontaliers tel que le “Sismographe” afin de capturer les vibrations culturelles du territoire du Grand Genève. Il est également co-fondateur de l’organisation GENius Loci, qui accueille des projets de développement d’outils collaboratifs, afin de favoriser l’échange d’expérience, l’ajustement mutuel, le décloisonnement des organisations, et dessiner les contours d’une vision commune. Formé aux processus de participation et au droit aux personnes inadaptées, il s’intéresse également aux mécaniques de “recherche-action”. André DUCRET est professeur honoraire de l’Université de Genève. Son domaine de spécialisation est la sociologie des arts et de la culture. Il est membre fondateur des revues Sociologie de l’art et Faces-Journal d’architectures.