2010
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Le réveil de la graine au bois dormant
Une équipe de l’UNIGE démontre comment l’enveloppe de la semence contrôle le processus de germination. Certaines plantes ont mis au point des stratégies très astucieuses afin que leur progéniture passe le cap crucial de la germination avec tous les indicateurs au vert. L’un des garde-fous visant à empêcher les «faux départs» se manifeste par un état de dormance de leurs graines, qui est maintenu jusqu’à l’apparition de conditions environnementales optimales. L’équipe du prof. Lopez-Molina, à l’Université de Genève, vient d’identifier un processus essentiel permettant à l’embryon de sortir de sa léthargie et qui se déroule dans l’enveloppe de la graine. Le chercheur présente l’enveloppe comme étant en fait un organe capable de contrôler la germination de façon active. Ces travaux, décrits dans l’édition du 18 octobre 2010 de la revue PNAS (DOI), fournissent en outre un cadre pour étudier comment les facteurs environnementaux provoquent l’éveil des graines dormantes.
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Une enzyme remonte l’horloge biologique entre les repas
Découverte à l’UNIGE d’un rouage qui synchronise les oscillateurs cellulaires avec les cycles de repas et de jeûne. Chez l’homme, la testostérone atteint chaque jour un pic vers 9h du matin. C’est l’une des nombreuses fonctions du corps qui fluctuent de façon régulière au cours de la journée et dont la coordination est assurée par une horloge centrale, située dans le cerveau. Cette dernière synchronise également les horloges miniatures présentes dans chacune de nos cellules, notamment en imposant les rythmes d’alimentation. Le groupe du prof. Ueli Schibler, à l’Université de Genève (UNIGE), s’intéresse de près aux rouages biochimiques qui permettent à ces oscillateurs subalternes d’être en phase avec les cycles de repas et de jeûne. Un dérèglement de la machinerie horlogère peut, en effet, provoquer le développement rapide de pathologies graves, dans certains cadres alimentaires. Le biologiste dévoile maintenant l’implication majeure d’une enzyme dans la synchronisation des horloges du foie avec la prise de nourriture, dans l’édition en ligne de la revue Cell du 9 septembre 2010.
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Des astrophysiciens de l'UNIGE identifient un riche système exoplanétaire
Une équipe d’astronomes de l’UNIGE a découvert, au moyen de l’instrument HARPS, un système planétaire comprenant au moins cinq planètes orbitant autour de l’étoile HD 10180, qui ressemble à notre Soleil. Les chercheurs ont aussi établi la preuve de l’existence de deux planètes supplémentaires, dont l’une aurait la masse la plus petite jamais détectée. Cela rend ce système similaire à notre propre système en ce qui concerne le nombre de planètes (sept, à comparer aux huit planètes du système solaire). En outre, les astronomes ont mis en évidence le fait que les distances entre les planètes et leur étoile suivent un arrangement régulier, qui est aussi observé dans notre système solaire.
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Des informaticiens améliorent la cartographie de l’Afrique
De nombreuses régions d’Afrique ne sont pas cartographiées de manière adéquate. Informations lacunaires ou dépassées constituent un handicap de taille pour les travailleurs humanitaires chargés d’intervenir sur le terrain en cas de catastrophe ou en temps de guerre. Pour remédier à ce problème, une équipe de la Faculté des sciences de l’UNIGE a lancé un projet qui vient de bénéficier d’un important financement de la part de Hewlett-Packard Labs, le laboratoire de recherche de la firme informatique. Le projet AfricaMap vise à développer une interface permettant l’annotation et la mise à jour des données cartographiques, en faisant appel aux ressources volontaires des internautes.
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Florilège de planètes découvertes par le satellite CoRoT
7 corps aux caractéristiques bien distinctes. Aujourd'hui, l'équipe CoRoT annonce la découverte d'une naine brune et de six nouvelles exoplanètes aux caractéristiques très variées. CoRoT, satellite de l'Agence spatiale française (CNES), permet de découvrir des exoplanètes depuis l'espace, par la détection de leur passage devant leur étoile. L'observation de ces transits est relayée par des observations au sol, notamment avec les spectrographes HARPS de l'ESO et Sophie de l'INSU-CNRS : les astronomes obtiennent alors une mesure précise de la taille, de la masse et de l'orbite de ces nouvelles planètes, sans les voir directement. Elles sont ainsi les seules à permettre d'obtenir les informations les plus complètes sur leur nature et les modes de formation et d'évolution de ces nouveaux mondes.
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Un laser pour moduler la météo
Dans le cadre de Téramobile, des physiciens parviennent à initier la condensation de gouttes d’eau. Un groupe de chercheurs basé à l’Université de Genève (UNIGE) a réussi, en collaboration avec des physiciens de Lyon et de Berlin dans le domaine des lasers ultrabrefs, à initier un phénomène de condensation et à provoquer la création de gouttes d’eau, en laboratoire mais aussi en conditions naturelles. Bien que la densité et la taille de ces gouttes d’eau ne permettent pas de provoquer artificiellement la pluie, cette prouesse démontre qu’il est possible d’utiliser des lasers pour la modulation météorologique. L’expérience fait l’objet d’une publication dans la revue Nature Photonics, dans l’édition en ligne datée du 2 mai 2010.
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Retournement des théories de la formation planétaire !
“Nous lançons une véritable bombe dans le champ des exoplanètes” déclare Amaury Triaud, un étudiant en thèse à l’Observatoire de Genève qui a dirigé la plus grande partie de ces campagnes d’observation avec Andrew Cameron et Didier Queloz. Aujourd’hui, dans le cadre du « RAS National Astronomy Meeting » la découverte de neuf nouvelles planètes à transit vient d’être annoncée. En combinant ces nouveaux résultats avec de précédentes observations d’exoplanètes en transit, les astronomes ont été surpris de découvrir que six exoplanètes (parmi un échantillon plus large en comprenant 27) ont été détectées orbitant dans le sens opposé à celui de la rotation de leur étoile hôte – soit exactement l’inverse de ce que l’on peut observer dans notre Système solaire. Avec ces nouvelles découvertes, les astronomes sont confrontés à une remise en cause sérieuse et inattendue des modèles de formation planétaire actuellement en vigueur. Elles laissent également supposer que les systèmes comportant des exoplanètes de type Jupiter chaud ne contiennent probablement pas de planète semblable à la Terre.
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Comment les tumeurs déjouent les attaques thérapeutiques
Des chercheurs de l’Université de Genève dévoilent un mécanisme de résistance du cancer du sein au Tamoxifène, le traitement anti- oestrogènes le plus répandu. Dans près de 70% des cas de cancer du sein, les cellules tumorales dépendent des oestrogènes pour survivre et proliférer. Le traitement le plus couramment employé pour combattre ce type de cancer repose sur des anti-oestrogènes, comme le Tamoxifène. Or, plus de 30% des patientes finissent par développer une résistance aux thérapies anti-hormonales. Comprendre les mécanismes impliqués dans l’apparition des phénomènes de résistance est donc essentiel pour la mise au point de nouveaux médicaments. Les travaux menés par le groupe de Didier Picard, de l’Université de Genève (UNIGE), apportent désormais des éléments clés de réponse. Les chercheurs révèlent que les cellules cancéreuses deviennent réfractaires au traitement par l’activation d’une cascade biochimique spécifique, enclenchée par un messager appelé AMP cyclique. Cette découverte, qui fait l’objet d’une publication dans la revue Genes & Development du 1er avril, ouvre une nouvelle voie de recherche thérapeutique.
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Le joli coup de filet des pêcheurs d’étoiles
Pourquoi près de 90% des galaxies ne sont pas détectés à l'occasion des grands relevés. Depuis longtemps déjà, les astronomes savent qu’un nombre élevé de sources lumineuses n’est pas détecté lors des grands relevés systématiques effectués dans l’univers lointain. Mais aujourd’hui, grâce à un relevé extrêmement minutieux réalisé au moyen de deux des quatre télescopes formant le Very Large Telescope (VLT) de l’Observatoire européen austral (ESO), une équipe internationale de chercheurs a pu déterminer pourquoi une grande fraction de ces galaxies situées à dix milliards d’années-lumière demeure invisible. Cette recherche, qui fait l’objet d’un article dans le dernier numéro de la revue Nature, a aussi permis de dévoiler quelques-unes des galaxies les moins lumineuses jamais détectées à ce stade de l’évolution de l’univers.
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En déroulant le fil du décodage génétique personnalisé
Le repérage de subtiles variations dans l’activité des gènes de la population offre un nouvel éclairage sur les fonctions cellulaires et la propension aux maladies. Coordonné par un laboratoire de l'Université de Genève (UNIGE), un réseau international de chercheurs signe l’étude la plus vaste et la plus exhaustive quant à l'influence des variations génétiques sur l'activité des gènes. Les scientifiques révèlent les potentiels du niveau de résolution du séquençage de l'ARN : obtenu grâce à une technologie de dernière génération, celui-ci permet d’explorer les effets génétiques sur les processus cellulaires. Leur étude présente une image détaillée de la variation de l'activité des gènes dans les cellules sanguines d’un individu à l’autre. Elle pointe également celles parmi les modifications de l'ADN, qui sont responsables de telles différences. Ces résultats ont des implications importantes pour la compréhension de la propension à des maladies tant communes que rares. Les fondements des variations naturelles entre les humains sont également dans la ligne de mire de ces travaux, qui font l’objet d’une publication dans l'édition de cette semaine de la revue Nature.
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Une invasion de gènes sauteurs serait à l’origine de la diversité des reptiles
L'équipe du prof. Duboule révèle comment les gènes architectes ont évolué pour aboutir à la formation des lézards et des serpents, tout en respectant les règles du plan de construction. Parmi les reptiles, ce sont les squamates, soit les serpents et les lézards, qui remportent la palme d’or de la diversité, avec un éventail de morphologies étonnamment variées. Saisir comment le «plan de construction» de ces animaux a évolué pour aboutir à la formation d’organismes aussi différents est un défi que vient de relever une équipe pilotée par Denis Duboule, directeur du Pôle de recherche national Frontiers in Genetics. Dans la revue Nature du 4 mars 2010, les chercheurs révèlent diverses astuces mises au point au cours de l’évolution dans plusieurs groupes de gènes architectes, les gènes Hox. Ceux-ci président à l’organisation des structures du corps durant le développement embryonnaire. Les réarrangements et mutations découverts dans ces gènes permettent désormais de visualiser la transition entre les lézards et les serpents. Les généticiens démontrent également qu’une invasion de transposons, ces gènes capables de se déplacer à l’intérieur du génome, est peut-être à l’origine de la grande souplesse observée dans le plan de construction des squamates.
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Toute la lumière sur la matière noire
Avec le concours du CERN, une technologie de l’UNIGE s’envolera bientôt dans l'espace pour percer les mystères de la formation de l’univers. L’absence apparente de particules d’antimatière dans l’univers demeure un des grands mystères de la physique et de la cosmologie. Selon les théoriciens, le Big Bang aurait généré, lors de son immense débauche d’énergie originelle, aussi bien de la matière que de l’antimatière. Cette dernière est composée de particules « jumelles » de celles que nous connaissons et dont la charge énergétique est opposée : anti-protons, anti-électrons, etc. Le problème est qu’aucune technique ni essai réalisé jusqu’à présent n’a permis de détecter ces particules d’antimatière primordiale. C’est à cette tâche principale que devra s’atteler l’Alpha Magnetic Spectrometer, plus connu sous son acronyme d’AMS. Cet instrument de mesure de haute performance, dont le détecteur est réalisé en grande partie à l’Université de Genève (UNIGE), vient de passer les derniers tests réalisés au CERN et s’envolera, sauf imprévu, pour la Station spatiale internationale ISS cet automne. L’instrument quitte ces jours Genève pour rejoindre la Hollande, avant d’entamer son périple spatial.