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Contraintes paléoclimatiques sur l'impact du réchauffement anthropique à 2 °C

Hubertus Fischer et al (co-auteur : Juan Antonio Ballesteros-Cánovas, DESTE, UniGE)

Au cours des dernières 3,5 millions d'années, les conditions climatiques ont été, à plusieurs reprises, plus chaudes qu'au cours de l'Holocène pré-industriel. Bien que les causes à l'origine des périodes de réchauffement passées soient différentes des processus à l'origine des changements climatiques actuels, ces périodes peuvent fournir des indications sur les impacts climatiques potentiels à attendre dans un monde plus chaud et nous renseigner sur les rétroactions des écosystèmes, en particulier sur des échelles centennales et millénaires. L’étude publiée dans Nature Geoscience, se base sur l’observation des périodes chaudes durant lesquelles les températures furent dans la fourchette du réchauffement futur prévu par les modèles. Les auteurs arrivent à la conclusion qu'il y a un faible risque de rétroactions irréversibles induits par les gaz à effet de serre ou encore un basculement du système avec un réchauffement planétaire inférieur à 2° C. Cependant, d'importants impacts environnementaux régionaux peuvent survenir. En effet, dans le passé, des réchauffements globaux compris entre 1 et 2°C furent accompagnés d’une forte amplification polaire et de changements importants dans les zones climatiques et dans la répartition spatiale des écosystèmes terrestres et océaniques. La comparaison des observations paléoclimatiques avec les résultats des modèles climatiques suggère, qu’en raison de l’absence de certains processus de rétroaction, les projections climatiques dont nous disposons actuellement pourraient sous-estimer le réchauffement dans le long terme par un facteur de deux, et de ce fait aussi sous-estimer la montée du niveau des océans.

13 août 2018
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