Vidéo " Les désordres du temps "
Pour Aurélien Barrau, la question centrale concernant le temps est celle de son irréversibilité : dans la réalité, pourquoi n’avons-nous pas la même information sur le futur que sur le passé ? Alors que les lois physiques nous permettent de définir où et comment certains corps se trouveront dans un espace-temps donné, de même que nous pouvons savoir où ils se trouvaient auparavant, comment se fait-il que nous sommes capables de dire ce que nous avons mangé il y a une semaine, mais qu’il nous est impossible de dire ce que nous aurons mangé dans 10 jours ? En partant de la thermodynamique et de la notion d’entropie, le conférencier montre en quoi la biologie pourrait échapper au règne des mathématiques, puisqu’il s’agit d’un domaine dans lequel l’espace des configurations n’est peut-être pas fixé à l’avance, l’espace des possibles se construisant au fur et à mesure des rencontres et évolutions fortuites. Dans un esprit hétérodoxe qui donne beaucoup à penser, Aurélien Barrau fait alors l’hypothèse – conjoncturelle et loin d’être consensuelle – que la distinction du passé et du futur ne serait plus une propriété intrinsèque de la nature, mais la conséquence d’un perspectivisme dont peine à s’extraire la physique théorique.