Cours

Le šᵉwaʾ

šᵉwaʾ audible et šᵉwaʾ muet

En plus des voyelles, l'hébreu connaît encore un signe de vocalisation appelé šᵉwaʾ. Il en existe deux types : le šᵉwaʾ audible  et le šᵉwaʾmuet.

Le šᵉwaʾ audible est une voyelle.

Le šᵉwaʾ muet (ou quiescent) indique que la consonne n'a pas de voyelle. Il est équivalent au "e" muet que nous connaissons bien en français (écrire qu'on prononce "écrir" et clairement qu'on prononce "clairment").

🔎 Remarque
Le šᵉwaʾ audible se transcrit " ᵉ " alors que le šᵉwaʾ muet ne se transcrit pas.
 

Règle

En hébreu, le šᵉwaʾ muet se trouve toujours à la fin d'une syllabe fermée (consonne-voyelle-consonne).

Exemple

מַלְכִּי  → mal-ki  "mon roi"
2 syllabes dont la première est fermée (se termine par une consonne).
Le šᵉwaʾ muet ne se transcrit pas.

Comme nous le verrons plus loin, les syllabes fermées sont normalement présentes uniquement dans des syllabes non accentuées avec des voyelles courtes.

Le plus souvent, un mot hébreu se termine par une consonne non vocalisée, (טוֹב tôb = "bon"), le šᵉwaʾ muet est omis sous la dernière consonne.

Deux exceptions à cette règle :

  • on trouve un šᵉwaʾ muet sous la dernière consonne d'un mot lorsque celui-ci se termine par une consonne redoublée (à propos du redoublement des consonnes, voir plus loin dans ce cours) ;

  • on trouve un šᵉwaʾ muet sous la dernière consonne d'un mot lorsque celui-ci se termine par la lettre kâph, ceci afin d'éviter la confusion avec le nûn final.

Le šᵉwaʾ peut également indiquer un "e" court du type de celui du mot "repas". On parle alors de šwaʾ audible. Ce šᵉwaʾ est le plus souvent le signe de la réduction d'une ancienne voyelle.
 

Pour distinguer un šᵉwaʾ audible d'un šᵉwaʾ muet, on peut retenir le moyen mnémotechnique suivant :

D2D
D(ébut), 2(e), D(oublée)

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Le šᵉwaʾ composé (voyelles ḥaṭeph)

Les gutturales (ע ,ח ,ה ,א) sont difficiles à prononcer lorsqu'elles sont suivies d'un šᵉwaʾ audible. C'est pour cette raison que ce "e" bref est alors coloré d'une voyelle ultra-brève (généralement celle de la voyelle originale dont le šᵉwaʾ est une réduction). On parle donc de voyelles réduites ou de voyelles ḥaṭeph (en araméen = réduisant).

Le ḥaṭeph pataḥ est un "a" très bref, le ḥaṭeph segôl un "è" très bref et le ḥaṭeph qāmæṣ un "o" très bref. Sur ce dernier point, on relèvera que le qāmæṣ, lorsqu'il est ḥaṭeph se prononce "o" comme dans le qāmæṣ ḥāṭûp sur lequel nous reviendrons.

Tous les šᵉwaʾ audibles sous les gutturales sont remplacés par des voyelles réduites. Il arrive par analogie que des šᵉwaʾ muets soient aussi remplacés par des voyelles ḥaṭeph.

Exemple

חֲמוֹר "âne" // אֱלֹהִים "Dieu" // עֳנִי "misère"

Pataḥ furtif

Le pataḥ furtif constitue une autre particularité de vocalisation des gutturales. En effet, en fin de mot, on rechigne à finir simplement par une gutturale. Dès lors, on a rajouté un son « a » très bref juste avant la gutturale. Le pataḥ furtif.

Le fait de mettre un pataḥ n'est pas innocent. En effet, les gutturales ont une affinité pour le son "a".

🔎 Remarque

Il faut qu'une gutturale soit précédée d'une voyelle longue autre que qāmæṣ pour qu'elle prenne un pataḥ furtif.
Exemple
רוּחַ « esprit » → prononcer "rûaḥ". La voyelle se lit avant la gutturale.

✏️ Exercice

Vous pouvez maintenant effectuer l'exercice 8.

Le corrigé se trouve dans l'onglet Exercices de la leçon.