Nous avons vu, au verset 2 du Psaume 117, un exemple de nom segolé. En effet, le mot חֶסֶד devient חַסְדּוֹ lorsqu'il est muni d'un suffixe.
Ce phénomène s'explique de la manière suivante.
À l'origine les noms de ce type étaient formés d'une seule syllabe doublement fermée (CvCC). Ils se terminaient donc par deux consonnes (dans l'exemple ci-dessus *ḥasd). Au singulier (sans suffixe), pour éviter cette double consonne finale (ce qui ne se fait qu'exceptionnellement en hébreu), une voyelle d'appui intervient en fin de mot : il s'agit le plus souvent d'un segôl. On parle donc de noms segolés. La présence du segôl engendre un allongement ou une harmonisation de la vocalisation de la 1re radicale.
La vocalisation de base réapparaît dès que le mot n'est plus à l'état absolu singulier, donc dès qu'un suffixe ou une terminaison fait que la double consonne n'est plus en fin de mot (dans notre exemple : ḥasdô).
Lorsque la 2e ou la 3e radicale est une gutturale, la voyelle d'appui est pataḥ (par convention on parle cependant quand même de noms segolés).
L'accent reste sur l'avant-dernière syllabe.
Le tableau ci-dessous montre comment évoluent les différents types de noms segolés.