Le verbe fort au mode Qal à la conjugaison qatal
Nous avons vu que le Qal est la forme simple.
La conjugaison de type qatal de ce mode est vocalisée qāṭal à la 3e pers. masc. sing. C'est pour cette raison que l'on parle de conjugaison type qatal.
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Singulier
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Pluriel
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3 m.
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קָטַל
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קָטְלוּ
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3 f.
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קָטְלָה
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קָטְלוּ
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2 m.
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קָטַלְתָּ
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קְטַלְתֶּם
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2 f.
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קָטַלְתְּ
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קְטַלְתֶּן
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1 c.
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קָטַלְתִּי
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קָטַלְנוּ
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On constate, lorsque la vocalisation de base 3e m. sg. (ici qāmæṣ et pataḥ) est connue, la présence des afformantes ne la fait varier que de manière relativement mineure.
Les variations vocaliques s'expliquent facilement par les changements de la place de l'accent. Pour bien comprendre la suite de l'explication, il faut reprendre les deux tableaux figurant dans les fiches de grammaire.
Il existe trois types d'afformantes (plus ou moins lourdes) qui tendent à "éloigner" plus ou moins l'accent du début du mot.
1. La forme קָטַל
Deux syllabes, CV – CvC.
Cette forme n'a pas d'afformante. La deuxième syllabe est accentuée, la première est prétonique.
2. La forme קָטְלָה
Trois syllabes, CV-Ce-CV, l'accent est sur la dernière syllabe.
Comme une voyelle est ajoutée au lamæd (l'afformate), deux syllabes ouvertes (לָה – טְ) apparaissent en lieu et place de la syllabe fermée טַל. Or, selon la grammaire, une syllabe Cv (Consonne et voyelle brève טַ) n'est pas possible, sauf si elle est accentuée (ce qui n'est pas le cas). La voyelle pataḥ est donc réduite en šewaʾ audible טְ. La première syllabe CV (Consonne et voyelle longue קָ) devrait elle aussi être réduite, puisqu'elle est en position atone. Cependant, cette réduction n'est pas possible, car deux šewaʾ audibles ne peuvent se suivre. Le qāmæṣ demeure donc. (Ce qāmæṣ n'est pas un qāmæṣ ḥāṭûp comme si ce mot était formé de CvC + CV. Le qāmæṣ long ne se réduit jamais en qāmæṣ ḥāṭûp.)
3. La forme קָטַלְתָּ
Trois syllabes, CV-CvC-CV.
Ce type d'afformantes תָּ ne prend pas l'accent. Ainsi, l'accent reste à la même place que dans קָטַל (donc sur le ṭal), il n'y a donc pas de changement de vocalisation.
4. La forme קְטַלְתֶּם
Trois syllabes, Ce-CvC-CvC.
L'afformante תֶּם est lourde, elle prend donc l'accent. La seconde syllabe טַל (CvC) est prétonique, elle ne change donc pas. Par contre, comme la première syllabe devient atone, la vocalisation en est réduite.
À partir de cette explication, vous pouvez deviner quelles afformantes prennent l'accent et lesquelles ne les prennent pas.
Quelles afformantes prennent l'accent et lesquelles ne les prennent pas ?
Ne prennent pas l'accent : tā / te / tî / nû (2e m. sg. / 2e f. sg. / 1re sg. / 1re pl.)
Prennent l'accent : â / û / tæm / tæn (3e f. sg. / 3e pl. / 2e m. pl / 2e f. pl.)
Il n'est pas nécessaire de connaître sur le bout du doigt les règles de vocalisation et d'accentuation expliquées ici. Par contre, il faut savoir pour quelle raison la vocalisation évolue. On retrouve, en effet, beaucoup de variations de vocalisation dans toutes les autres conjugaisons et modes.
À propos du Qal, on rappellera finalement qu'il existe trois façons de vocaliser le mode Qal (קָטַל : ā-a, כָּבֵד : ā-e, קָטֹן : ā-o). Ces vocalisations dépendent des racines verbales. Le premier type (qātal) est de loin le plus courant, les deux autres apparaissent principalement pour les verbes d'état.
✏️ Exercice
Vous pouvez maintenant effectuer les exercices 1 et 2. Le corrigé se trouve dans l'onglet Exercices de la leçon.