Cette particularité s'explique par l'existence d'une ancienne forme énergique à préformante se terminant en נ.
Le נ énergique apparaît dans la conjugaison de type yiqtol seulement devant les suffixes:
1re sg. ➔ נִי
2e m. sg. ➔ ךָ
3e f. sg. ➔ הָ
3e m. sg. ➔ הוּ le plus souvent lorsque la forme est en pause.
Ce נ s'insère entre le suffixe et la forme ce qui suppose des assimilations.
Yiqṭel
+
n
+
nî
➔
יִקְטְלֶנִּי
Assimilation du nûn
Yiqṭel
+
n
+
kā
➔
יִקְטְלֶךָּ
Yiqṭel
+
n
+
hā
➔
יִקְטְלֶנָּה
Assimilation du heʾ
Yiqṭel
+
n
+
hû
➔
יִקְטְלֶנּוּ
Donc, le נ énergique s'assimile devant les suffixes 1re sg. et 2e m. sg. (d'où le dāgeš) et provoque l'assimilation du ה des suffixes 3e sg. (c'est les seuls cas où ce nûn apparaît).
Attention à ne pas confondre ➔ יִקְטְלֶנִּוּ "il le tuera" et יִקְטְלֶנוּ "il nous tuera".
Le ן paragogique
Cette particularité est la trace d'une ancienne forme. On la trouve souvent dans des textes "archaïsants".
Le nûn paragogique apparaît dans la conjugaison de type yiqtol. Il se place après les formes se terminant par ḥîræq magnum (2e f. sg.) ou par šûræq (2e et 3e m. pl.).
Ce nûn paragogique (= "ajouté") n'a plus aucune fonction. Il est toujours tonique.
Exemple
תֹּאמְרוּן "vous direz"
Le ה cohortatif
Un heʾ cohortatif peut être placé à la fin de la 1re personne (sg. ou pl.) de la conjugaison de type yiqtol. Il indique alors une auto exhortation.
Exemple
אֶקְטְלָה "que je tue" ou "je veux tuer"
נִקְטְלָה "nous voulons tuer"
Attention, ne pas confondre le heʾ cohortatif avec le suffixe de la 3e f. sg.
Le ה adhortatif
Un heʾ adhortatif apparaît à l'impératif masculin singulierpour le renforcer.
Exemple
קָטְלָה ➔ קְטֹל avec heʾ adhortatif (attention au qāmæṣ ḥāṭûp)