Cours

Genèse 16,5-8

Verset 5

וַיֹּאמֶר נָתָן אֶל־דָּוִד אַתָּה הָאִישׁ כֹּה־אָמַר הָרָתָה וָאֵקַל בְּעֵינֶיהָ יִשְׁפֹּט יְהוָה בֵּינִי וּבֵינֶיךָ׃

 

Le terme suivant ne figure pas dans le vocabulaire de base:

  • חֵיק "sein"

Notes de traduction

וַתֹּאמֶר שָׂרַי אֶל־אַבְרָם

Si nécessaire, voir le verset 2.

חֲמָסִי עָלֶיךָ

Cette phrase nominale doit être comprise comme une sorte d'invocation à la malédiction : " (Que) mon tort (soit) sur toi", sous-entendu : "tu es coupable".

La suite du discours de Saray va justifier cette première phrase en donnant la version des faits de Saray.

נָתַתִּי

Analysez cette forme.

וַתֵּרֶא כִּי הָרָתָה וָאֵקַל בְּעֵינֶיהָ

Si nécessaire, voir le verset précédent.

יִשְׁפֹּט

Cette forme est parfaitement régulière. Il s'agit de la racine שׁפט, Qal, yiqtol, 3e m. sg. Elle doit être comprise comme un jussif : "qu'il juge".

🔎 Remarque
Au yiqtol, il faut distinguer l'indicatif du jussif. L'indicatif est plus courant. Lorsque l'on parle de yiqtol sans préciser, c'est l'indicatif. Le jussif ne se distingue généralement pas "formellement" du yiqtol indicatif. Au contraire du yiqtol indicatif, il doit être compris comme une sorte d'impératif ou d'exhortatif voir la théorie à propos du yiqtol long (indicatif), le yiqtol bref (jussif).

בֵּינִי וּבֵינֶיךָ

בֵּין "entre" à ne pas confondre avec בֵּן "fils".

Littéralement il faut traduire : "entre moi et entre toi", c'est-à-dire "entre toi et moi".

וּבֵינֶיךָ

Attention, la forme normale serait בֵּין) וּבֵינְךָ est un singulier).

Dans le texte massorétique accentué, cette irrégularité est indiquée par le point extraordinaire (qui ressemble à un rebia)

Traduction

"Saray dit à Abram : que mon tort soit sur toi, moi j'ai donné ma servante en ton sein, elle vit qu'elle était enceinte, je fus insignifiante à ses yeux, que Yhwh juge entre moi et toi."


Verset 6

וַיֹּאמֶר אַבְרָם אֶל־שָׂרַי הִנֵּה שִׁפְחָתֵךְ בְּיָדֵךְ עֲשִׂי־לָהּ הַטּוֹב בְּעֵינָיִךְ וַתְּעַנֶּהָ שָׂרַי וַתִּבְרַח מִפָּנֶיהָ׃

Notes de traduction

עֲשִׂי

Analysez cette forme verbale.

וַתְּעַנֶּהָ

Analysez cette forme verbale.

Traduction

Avec les deux analyses précédentes, traduisez ce verset vous-même.


Verset 7

וַיִּמְצָאָהּ מַלְאַךְ יְהוָה עַל־עֵין הַמַּיִם בַּמִּדְבָּר עַל־הָעַיִן בְּדֶרֶךְ שׁוּר׃

 

Le terme suivant ne figure pas dans le vocabulaire de base:

  • שׁוּר nom de lieu : "Shour"

Vous pouvez traduire seul(e) ce verset. Vous ne trouverez donc pas de notes explicatives.


Verset 8

וַיֹּאמַר הָגָר שִׁפְחַת שָׂרַי אֵי־מִזֶּה בָאת וְאָנָה תֵלֵכִי וַתֹּאמֶר מִפְּנֵי שָׂרַי גְּבִרְתִּי אָנֹכִי בֹּרַחַת׃

Notes de traduction

Le messager pose deux questions à Hagar, introduites par deux interrogatifs différents signifiant l'un et l'autre "où ?" : אֵי et אָנָה

L'hébreu ne connaît pas le point d'interrogation.

אֵי־מִזֶּה בָאת

אֵי

Interrogatif "où ?" est ici associé au démonstratif זֶה ce qui ne change pas le sens.

Le מִן préfixé au démonstratif indique la provenance. Il faut donc comprendre "depuis où ?", "d'où ?".

בָאת

Racine בוא, Qal, qatal, 2e f. sg. est une forme verbale qui présente la combinaison de deux particularités :

1. Les ע״ו, au Qal, qatal, ont le plus souvent la mater lectionis wāw qui tombe. Pour ce verbe, le Qal, qatal, 3e m. sg. est בָּא.
2. Les ל״א ont une formation très spéciale sans vocalisation du tāw final au qatal 2e f. sg. de tous les modes.

L'expression doit donc être traduite "d'où viens-tu ?".

וְאָנָה תֵלֵכִי

On peut facilement deviner le sens de cette deuxième question du messager, introduite par un interrogatif "où ?".

Elle est suivie du verbe תֵלֵכִי.

L'élément préformant tāw et l'élément afformant yôd indiquent qu'il s'agit d'un yiqtol 2e f. sg. La racine verbale est הלךְ "aller". Ce verbe se comporte comme un verbe פ״י.
La préformante prend donc un allongement vocalique "i" ➔ "é" et le yôd (avec ce verbe exceptionnellement le heʾ) de la racine verbale disparaît.

Cette expression doit être traduite "où iras-tu ?".

Remarquons qu'ici le verbe au qatal doit être compris comme indiquant un passé et celui au yiqtol, un futur. La première action est accomplie (d'où viens-tu ?) alors que la seconde est à venir (où iras-tu ?).

אָנֹכִי בֹּרַחַת

Nous avons déjà vu le verbe ברח "fuir". La vocalisation ḥôlæm de la 1re radicale indique qu'il s'agit d'un participe (forme forte קֹטֵל). Le tāw final indique que ce participe est un féminin (au masculin cela donnerait בֹּרֵחַ).

On notera que la construction pronom personnel + participe est courante. Elle peut être traduite comme un verbe conjugué "moi fuyante" ➔ "je fuis".

Traduction

"Il dit : "Hagar, servante de Saray, d'où viens-tu ? Et où iras-tu ?" Elle dit : "De devant Saray, ma maîtresse, je fuis"."