Dr Marc André Haldimann, Institut des sciences archéologiques, Université de Berne
La sédentarisation humaine a pour corollaire l’émergence de l’habitat pérenne. Observé dès le 12e millénaire av. J.-C. à Mallaha dans le nord d’Israël et Zawi Shemi en Iran, cette invention de l’architecture gagne rapidement le Proche-Orient. De la maison circulaire initiale, les bâtiments deviennent également quadrangulaires dès le 10e millénaire, par exemple à Jerf el-Ahmar et Mureybet en Syrie. L’invention de la fresque pariétale suit de près: elle est observée à Dja’adé en Syrie dès la charnière entre la fin du 10e et le 9e millénaire av. J.-C. Le développement de villages importants au fil des 7e et 6e millénaires av. J.-C, tels ceux ce Çatal Huyuk en Turquie ou de Tell Hawila en Syrie, préfigure la monumentalisation des bâtiments, observée à Eridu, en Irak dès le 5e millénaire. Cette succession d’inventions et de développements conduit finalement à l’invention de la ville, observée pour la première fois vers le milieu du 4e millénaire av. J.-C. à Uruk, en Irak. Cette nouvelle forme d’habitat collectif, reflétant une société hiérarchisée et dotée de l’écriture, connaît dès lors un floruit qui ne se démentira plus.